« S’il suffisait pour être de gauche de creuser les déficits, ceux qui m’ont précédé sont d’extrême gauche!», dixit François Hollande, président de la république française.
Interrogé, mardi 14 janvier lors de la 3e conférence de presse de son quinquennat, sur sa fidélité par rapport au socialisme, François Hollande a clarifié sa doctrine politique. « Je suis un socio-démocrate mais pas un libéral » dira celui qui assume les plus hautes charges de la France face à une pléthore de 600 journalistes. « S’il suffisait pour être de gauche de creuser les déficits, ceux qui m’ont précédé sont d’extrême gauche!», lancera-t-il très à l’aise malgré une certaine pâleur du visage qui constituera l’angle d’attaque de la presse du perfide Albion et de son cousin Outre Atlantique.
Et de réfuter tout virage vers le libéralisme. « C’est toujours l’Etat qui prend l’initiative », argue-t-il inscrivant sa politique dans la recherche du compromis. La charge forte contenue dans ces mots « social-démocrate » allait faire polémique, notamment à gauche, si le journal Closer n’avait pas publié son fameux scoop une semaine auparavant. Aussi, le gouvernement français présent au grand complet et les représentants des médias ont attaché plus d’importance à la communication non verbale du président qu’à ses déclarations fortes qui ne manqueront pas de susciter des critiques à la gauche du PS.
Dans le fond, le débat est clair: Hollande rompt-il avec la gauche Miterrandienne en critiquant les lourdeurs de l’Etat et de la Sécurité sociale et en promettant 100 milliard d’euros de baisse de charges patronales nécessaires pour la création de 100 millions emplois? En s’avouant « social -démocrate », le président assume une certaine incartade. Alors socialisme réformiste, réformé, retrouvé ou, tout simplement, gauche de marché? Bref, c’est toute la gauche qui y voit rouge. Qu’on est loin du discours du Bourget.