Le secteur minier guinéen connaît un bouleversement significatif avec la saisie de 51 permis miniers par les autorités. Le président de la transition, le Général Mamadi Doumbouya, a ordonné le retrait de ces licences initialement accordées à diverses sociétés. Cette décision a été annoncée ce jeudi 15 mai par le ministre de l’Information et de la Communication, Fana Soumah, lors d’une allocution télévisée, bien que ses motifs précis n’aient pas été explicités.
Selon le gouvernement, ces concessions ont été « restituées gratuitement à l’État », une mesure justifiée par plusieurs articles du code minier national. Les entreprises concernées, opérant dans l’extraction de l’or, du diamant, du granite ou de la bauxite, avaient obtenu leurs droits sous les gouvernements d’Alpha Condé et du Général Doumbouya lui-même. Parmi elles figurent des noms importants tels que la Société des Bauxites de Guinée, Farafina Ressources, West African Mining Associate et Guiter Mining SA.
Cette initiative fait suite à un décret signé le 9 mai par le chef de la junte, récupérant des concessions couvrant divers minerais, dont la bauxite, l’or et le fer. Les permis visés, octroyés entre 2005 et 2023, incluaient certaines licences expirées et d’autres valables pour plusieurs années encore.
Les analystes y voient une intensification de la pression gouvernementale sur le secteur minier, soulignant que plusieurs entreprises touchées n’avaient pas engagé de réelles activités d’exploitation. Cette purge s’inscrit dans une volonté de renforcer la souveraineté de l’État sur une industrie stratégique, où « le respect des engagements contractuels et des délais est non négociable ».
Rappelons que la Guinée détient les plus vastes réserves mondiales de bauxite, un minerai essentiel à la production d’aluminium, et joue un rôle clé dans les approvisionnements mondiaux, notamment pour la Chine et la Russie.