La Banque Ouest-Africaine de Développement (BOAD) a organisé une session d’information sur son Programme de Prêts Adaptés aux Catastrophes Naturelles (PACAN). Cet événement, réunissant plusieurs partenaires tels que la GIZ, l’Union européenne et la SFI, a permis de présenter le bilan de la phase pilote du programme, lancée en août 2024 au Bénin, en Côte d’Ivoire, au Sénégal et au Togo.
Financé par la République Fédérale d’Allemagne via la Banque de développement KfW, le PACAN vise à soutenir les pays touchés par des catastrophes naturelles. Il combine des prêts avec une assurance paramétrique, un mécanisme financier qui s’active automatiquement en cas de catastrophe. Cette approche repose sur des outils développés par Munich Re et l’African Risk Capacity (ARC Ltd), permettant ainsi aux États de réorienter des financements initialement destinés au service de la dette vers l’aide aux populations.
En octobre 2024, le mécanisme d’assurance a été activé pour la première fois, entraînant un remboursement de 6,624 millions d’euros (7,2 millions de dollars) couvrant deux échéances de la dette du Togo auprès de la BOAD. Cette intervention a permis de financer l’adaptation aux changements climatiques après de fortes pluies et inondations ayant touché plusieurs régions du pays.
Lors de son intervention, Nago Franchy, représentant résident de la BOAD, a déclaré : « Nos pays font face à des défis climatiques croissants, tels que les inondations, les sécheresses et les tempêtes exacerbées par le réchauffement climatique. Ces catastrophes affectent gravement les communautés vulnérables, notamment dans les zones rurales et côtières, perturbant les moyens de subsistance et menaçant la sécurité alimentaire. »
“En 2023, les pertes économiques liées aux catastrophes naturelles en Afrique de l’Ouest ont été estimées à plusieurs dizaines de milliards de francs CFA. C’est dans ce contexte que nous avons adopté une solution : les prêts adaptés aux catastrophes naturelles », a ajouté M. Franchy.
Moubarak Moukaïla, Directeur du Développement Durable de la BOAD, a indiqué que l’objectif est d’élargir le programme à l’ensemble de la zone UEMOA : « Pour nous, l’ambition est d’avoir tous les pays de l’UEMOA autour de la table pour bénéficier de ce projet. »
Un rapport du Center for Global Development indique que les pertes économiques liées au changement climatique dans les pays en développement pourraient représenter environ 7,12 % du PIB, avec certaines régions africaines enregistrant des pertes allant jusqu’à 26,6 %. L’agriculture et la sécurité alimentaire sont identifiées comme des secteurs particulièrement touchés, avec une baisse des rendements agricoles estimée à 18 % d’ici 2050.