Sophie Coulibaly Mbengue, CEO de Kapit Group, a récemment lancé un nouveau concept nommé « Firifinance », le rendez-vous des acteurs financiers de la place de Dakar. La cérémonie de lancement officielle a eu lieu le samedi 18 mai 2024, en présence de nombreux acteurs du secteur financier. Au micro de Financial Afrik, l’initiatrice a passé en revue les sujets discutés lors de cette première édition.
Quelles sont les grandes lignes qui ont fait l’objet de la première édition de FiriFinance ?
Cette première édition a regroupé les experts financiers autour d’une table ronde ici à Dakar, pour réfléchir sur les problématiques de l’écosystème financier au Sénégal, mais également exporter le concept dans la sous-région, à Abidjan, à Conakry et dans les autres pays voisins. Nous avons abordé des thématiques dédiées à l’amélioration de l’offre financière, des règlements, des processus et pratiques ; également des mécanismes et produits du secteur financier au Sénégal. Une offre qui passera par l’inclusion financière totale. D’où l’implication de l’ensemble des acteurs financiers, mais également l’interopérabilité de l’ensemble des acteurs qui constituent l’offre de produits et l’offre de services financiers.
Quelle analyse faites-vous des opportunités financières au Sénégal ?
Il y a une réelle offre financière au Sénégal, mais faire rencontrer l’offre et la demande, c’est la chose la plus difficile, dans un pays où plus de 80 % des entreprises évoluent dans le secteur informel, et font face à des défis de formalisation, d’accompagnement financier. Ce qui nécessite que les banques se réinventent, se réadaptent pour offrir les services qui prennent en compte ces réalités.
Quelles sont les contraintes auxquelles est confronté le secteur bancaire sénégalais ?
La contrainte majeure, c’est l’alignement de l’information entre les acteurs du secteur et les populations. On note une vraie distanciation, une distorsion sur la compréhension des mécanismes entre les acteurs et les usagers du crédit. C’est pour ça que nous avons voulu vulgariser nos ateliers, justement pour pouvoir partager cette information financière, conscientiser les acteurs sur la nécessité d’éduquer financièrement les populations. Il y a également des contraintes réglementaires qui ne peuvent pas vraiment satisfaire l’offre comme il se doit. Nous avons entre autres des contraintes d’interopérabilité, d’innovation et d’alignement sur les nouvelles technologies.
Au regard de toutes ces contraintes, comment rendre l’accès au crédit bancaire plus facile ?
Il n’y a pas de recette miracle. Il faut améliorer l’écosystème, et essayer de faire des préconisations, qui vont être vulgarisées, partagées avec les autorités compétentes, ces derniers pourront s’inspirer de cela pour lever ces barrières-là. Pour une meilleure appropriation de cette culture financière, il faudrait l’implication de tout le monde.