Pour lutter contre la corruption, Buhari avait brandi le balai, Tinubu sort le fouet !
Dans un contexte politique et financier agité, le Nigeria est confronté à une série de limogeages et d’enquêtes de haut niveau. Au cœur de cette tourmente se trouve la suspension immédiate de Betta Edu, 37 ans, ministre nigériane des Affaires Humanitaires, le 8 janvier 2024. Malgré ses tentatives pour accéder au palais présidentiel (State House) à Abuja le jour suivant, le président Bola Tinubu lui a refusé l’entrée.
Betta Edu, benjamine du gouvernement fédéral, est impliquée dans un scandale concernant le détournement présumé de 585 millions de nairas (environ 661 000 dollars) de subventions destinées aux groupes vulnérables vers un compte privé. Malgré ses dénégations et son insistance sur le respect des procédures, la Commission des crimes économiques et financiers (EFCC) a lancé une enquête approfondie sur les transactions financières du ministère.
Dans la foulée de ces développements, les PDG de trois grandes banques – Zenith, Providus et Jaiz – sont entrés dans la controverse. Ils subissent actuellement un interrogatoire par l’EFCC dans le cadre de ses enquêtes en cours.
En outre, l’arrestation récente par l’EFCC de l’ancienne ministre des Affaires Humanitaires, de la Gestion des Catastrophes et du Développement Social, Sadiya Umar-Farouq, ajoute une autre dimension à ce drame. Umar-Farouq fait face à des allégations de corruption liées à la gestion de 37,1 milliards de nairas de fonds d’intervention sociale.
De plus, le président Bola Ahmed Tinubu a mis fin aux fonctions de Babatunde Irukera, directeur général de la Commission fédérale de la concurrence et de la protection des consommateurs, et d’Alexander Ayoola Okoh, directeur général du Bureau des entreprises publiques. Le licenciement d’Irukera, en particulier, a suscité des interrogations, compte tenu de son rôle dans l’imposition d’une amende de 110 millions de dollars à British American Tobacco Nigeria pour violation des lois sur la concurrence.
La présidence, clarifiant la nature de ces licenciements, est passée de l’emploi du terme « limogeage » à celui de « changement », suggérant un repositionnement stratégique plutôt que des mesures punitives.
Ces événements mettent en lumière les complexités et les défis auxquels sont confrontés la gouvernance et le secteur financier du Nigeria, alors que le pays lutte avec des problèmes de corruption et de responsabilité aux plus hauts niveaux.