Le Cameroun a négocié et obtenu du Fonds monétaire international un nouvel accord de financement dont le décaissement des fonds devrait intervenir courant avril 2021 confient des sources proches du ministère des Finances. Un décaissement assorti de conditionnalité cependant, notamment, la présentation de l’audit de gestion des 135 milliards de FCFA, environ 243 millions de dollars débloqués par le FMI en mai 2020, dans le cadre de la lutte contre le coronavirus.
Face à l’urgence, et alors que le pays a besoin de l’argent pour financer son développement malgré l’impact négatif du Covid-19 sur les activités, le chef de l’Etat camerounais Paul Biya vient de prescrire « un audit des fonds affectés à la lutte contre le coronavirus » dans un contexte où des informations persistantes font état des malversations financières dans l’implémentation de ce programme sanitaire.
Suite à ces instructions présidentielles, le secrétaire général de la présidence de la République Ferdinand Ngoh Ngoh, a adressé le 6 avril 2021 une correspondance au ministre de la Justice Garde des sceaux, Laurent Esso dont Financial Afrik a pu obtenir une copie, dans laquelle, il transmet les directives du chef de l’Etat.
« En vous faisant tenir ci-joint thermocopie du rapport de la chambre des Comptes de la Cour suprême, j’ai l’honneur de vous répercuter les hautes directives du chef de l’Etat prescrivant l’ouverture d’une enquête judiciaire contre les auteurs, coauteurs et complices des cas de malversations financières y relevés ».
Selon de fiables informations, en plus des 135 milliards débloqués par le FMI, il est question d’auditer sur une enveloppe de 180 milliards, environ 324 millions de dollars, y compris les 45 milliards mobilisés par le gouvernement camerounais représentant « le fonds spécial de solidarité nationale pour la lutte contre le coronavirus et ses répercussions économiques et sociales ».
En attendant l’aboutissement de l’audit prescrit par le président de la République, certaines sources font état d’un trou de plus de 50 milliards dont des responsables concernés par le courrier présidentiel devraient justifier l’usage des fonds dans le cadre de la lutte contre la propagation du Covid-19. Un audit qui intervient alors que le Cameroun devrait recevoir cette semaine, les premières doses du vaccin britannique Astrazeneca.