Le meilleur cadeau de nouvel an pour les 1,2 milliard habitants de l’Afrique. La ZLECA a démarré aujourd’hui, 2 janvier 2020, lors d’une cérémonie virtuelle à laquelle ont pris part trois chefs d’Etat (Afrique du Sud, Niger et Ghana) en plus du secrétaire général de la ZLECA, Wamkele Mene, du secrétaire générale de la Commission économique pour l’Afrique, Vera Songwe, des représentants de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et de la banque panafricaine d’import export, Afreximbank.
« S’il est mis correctement en place, la ZLECA sera le plan qui entrainera des investissements, des innovations rapides et, en fin de compte, une croissance et une prospérité pour l’Afrique », s’est réjouie madame Vera Songwe. Un enthousiasme partagé par Wamkele Mene, le Secrétaire général de la ZLECA: « Aujourd’hui, l’Afrique commerce dans le cadre de la ZLECA; c’est l’heure de l’Afrique ».
Bien évidemment, au delà de l’entrée en vigueur de cet accord global, tout dépendra de la volonté politique et de la capacité des Etats à accepter l’abaissement des barrières tarifaires et non tarifaires ainsi qu’une solution à l’épineuse question de la règle d’origine. A l’inverse de l’Europe qui, de la Communauté du Charbon et de l’Acier (CECA) à la Communauté économique européenne (CEE) puis à l ‘actuelle Union Européenne, a bénéficié du leadership de ses plus grandes économies (Allemagne et France) qui ont accepté de tracter les petits wagons (Espagne, Portugal et Grèce), en Afrique, force est de le reconnaître, les pays sensés être leaders montrent une certaine frilosité vis-à-vis de la ZLECA.
Pour le Président sud-africain Cyril Ramaphosa, président en exercice de l’Union africaine, « si le début des échanges représente une étape importante pour le peuple africain, les États membres devront assurer la création d’un environnement propice pour que les jeunes et les femmes du continent puissent profiter des opportunités qu’offre l’Accord ». Le Président Mahamadou Issoufou du Niger, « champion de l’intégration africaine » a pour sa part félicité les dirigeants africains qui ont contribué à façonner l’Accord, affirmant que le début des échanges est «l’un des meilleurs cadeaux du nouvel an pour tout le continent ».
Dans ses propos lus lors de la cérémonie virtuelle, le Président Nana Akufo-Addo, dont le pays accueille le secrétariat, décrit le lancement de la ZLECA comme une étape importante vers la réalisation de l’objectif de l’intégration continentale.
Pour rappel, 54 États membres ont signé l’Accord et 34 l’ont ratifié. La ZLECA est le plus grand accord commercial au monde depuis la création de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) avec le potentiel de rassembler plus de 1,2 milliard de personnes pour un PIB de 2 500 milliards de dollars. L’Accord est entré en vigueur le 30 mai 2019 à Niamey après la ratification du traité par 22 pays – le nombre minimum requis en vertu du traité.
L’entrée en vigueur formelle devait initialement commencer le 1er juillet 2020 mais a été reportée de six mois en raison de la pandémie de COVID-19. L’Érythrée est le seul pays à n’avoir pas encore pris d’engagement envers la ZLECA.
La CEA, par le biais de son Centre africain pour la politique commerciale, a travaillé avec l’UA pour approfondir l’intégration commerciale de l’Afrique grâce à la mise en œuvre effective de l’Accord en soutenant le processus de ratification de la ZLECA grâce à un plaidoyer politique. La CEA aide également les États membres à élaborer des stratégies nationales pour la mise en œuvre de la ZLECA en partenariat avec la CUA, le Centre du commerce international (ITC), la CNUCED et une sélection d’experts indépendants du commerce avec le soutien financier de l’Union européenne (UE).