La dernière communication sur l’état de santé du président Abdelmadjid Tebboune, 75 ans, date du 15 novembre et faisait état d’une quasi-guérison. Mais depuis ce communiqué laconique, c’est le silence. Le président a disparu des radars.
Evacué le 28 octobre à bord d’un avion médicalisé français pour un hôpital allemand à l’identité maintenue secrète, le président algérien, qui n’a plus été vu en public depuis le 15 octobre, quand il recevait l’ambassadeur français, se rendait officiellement au pays de Goethe pour des « examens médiaux approfondis ». Il a fallu attendre jusqu’au 3 novembre pour que la présidence confirme ce que l’homme de la rue murmurait dès le départ, à savoir que le président souffrirait de la Covid-19.
Face au black out, au silence des médecins (les dernières infos sur la santé du président provenant indirectement de son fils) et au souvenir du traumatisme Boumediène, les rumeurs les plus folles circulent depuis une semaine. La rencontre express de l’ambassadrice allemande en poste à Alger avec Abdelaziz Djerad, le chef du Gouvernement algérien, poussant certains sites internet à prédire le pire… et Abdelhafidh Allahoum, le conseiller en charge des Relations étrangères à la présidence de la République, en l’absence du porte-parole de la présidence (évacué en France suite à un AVC), à faire une sortie hasardeuse sur Russia Today – et non dans un média local (un vieux réflexe très ancré sur le continent africain) – d’où ne sortira pas la vérité sur l’état de santé du chef de l’Etat.
Au flot de rumeurs et des spéculations, la présidence répond invariablement par la même phrase: «l’état de santé de M. Tebboune est en constante amélioration ». En attendant, tout le pays est suspendu. De la constitution votée le 1er novembre aux conseils de ministre reportés, jusqu’aux nominations ou révocations dans les postes clés, la première économie du Maghreb est à l’arrêt.