Le Comité ministériel de l’Union monétaire d’Afrique centrale invite les pays de la CEMAC à respecter leurs engagements pour renforcer l’intégration communautaire s’appuyant notamment sur la bourse régionale qui tarde à décoller.
L’intégration sous-régionale ne saurait être une réalité au sein de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) tant que tous les Etats ne se seront conformés aux dispositions communautaires.
C’est en ces termes que peuvent se résumer, les décisions prises lors du double Conseil du Comité ministériel de l’Union monétaire de l’Afrique centrale (UMAC) et du Conseil d’administration de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) tenu par visioconférence pour évaluer la situation économique, financière et monétaire de la sous-région dans un environnement difficile renforcé par la pandémie de Coronavirus.
Sur les perspectives à court et moyen termes, le Comité Ministériel a noté que le contexte économique mondial marqué par les incertitudes engendrées par les mesures contre le COVID-19 devrait fortement peser sur les performances économiques de la CEMAC au cours de l’année 2020.
Une situation qui nécessite de suivre attentivement les agrégats macro-économiques et financiers, afin de pouvoir apporter des ajustements nécessaires par rapport à la trajectoire initialement anticipée de l’économie.
« Abordant l’état d’avancement de la deuxième phase de la fusion des marchés financiers de la CEMAC, le Comité Ministériel a invité les Etats membres de la CEMAC n’ayant pas encore transmis la liste des entreprises dont une partie du capital est à introduire en bourse à le faire dans les meilleurs délais, en vue de l’application effective du règlement CEMAC relatif à l‘introduction en bourse des participations des Etats et de leurs démembrements », précise le communiqué.
Près de trois ans après la décision des Chefs d’Etat de la CEMAC de fusionner la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (BVMAC) et la Douala stock exchange (DSX), l’on ne ressent pas véritablement un engouement des entreprises des pays de la sous-région à se faire coter en bourse.
Pourtant, les Etats avaient jusqu’au mois de janvier 2020 pour amener les entreprises publiques à travers des mécanismes régaliens à adhérer à la bourse régionale unifiée basée à Douala, alors que le régulateur, la Commission de surveillance du marché financier d’Afrique centrale (COSUMAF) se trouve à Libreville.
Alors que l’on s’attend au développement du Marché financier qui cherche à trouver ses marques, tout au plus, l’on a noté une passe d’arme entre la BEAC, dépositaire unique jusqu’en 2022 et la COSUMAF au sujet du choix des dirigeants de la BVMAC.
Un an après la fusion effective du Marché financier d’Afrique centrale intervenue le 04 juillet 2019, l’on a enregistré très peu de cotations boursières, en dehors de rares opérations d’envergure, à l’instar de l’emprunt obligataire de l’État gabonais de 100 milliards de francs CFA d’une maturité de 5 ans, rémunéré à hauteur de 6,25 % net par an lancé le 20 septembre.
Toujours au sujet de la Bourse régionale, le Conseil d’administration de la BEAC « a pris acte de l’état d’avancement de la seconde phase de la fusion des marchés financiers de la CEMAC et a relevé que les travaux de cette de cette phase s’articuleront autour de deux axes essentiels, l’opérationnalisation des structures du marché unifié et l’approfondissement du marché des valeurs du Trésor » souligne le document.
Pour le reste, le Comité monétaire de l’UMAC et le Conseil d’administration de la BEAC invitent les Etats à prendre des mesures efficaces pour surmonter la pandémie du COVID-19 sur les économies à travers une meilleure mobilisation des appuis d’urgences des partenaires au développement et d’envisager des mesures fortes pour une croissance durable et inclusive.