Bank Al-Maghrib, la banque centrale du Maroc, a annoncé mardi 16 juin qu’elle s’attend à une contraction du PIB national de 5,2% en 2020, la plus forte depuis 1996.
L’institution justifie ses prévisions par « l’effet conjugué de la sécheresse et des restrictions pour limiter la propagation du Covid-19 ». Elle annonce que la valeur ajoutée agricole connaîtrait un recul de 4,6%, avec une récolte céréalière estimée par le Département de l’Agriculture à 30 millions de quintaux, et indique que celle des activités non agricoles diminuerait de 5,3%.
Toutefois, la banque centrale reste optimiste quant à une reprise de l’activité en 2021, et s’attend à un rebond à 4,2%, avec une augmentation de 12,4% de la valeur ajoutée agricole « sous l’hypothèse d’une production céréalière de 75 millions de quintaux, et une amélioration du rythme des activités non agricoles à 3,1% ».
« Au regard de l’évolution rapide et incertaine de la situation, ces prévisions restent entourées de fortes incertitudes, avec une balance des risques orientée à la baisse. En effet, selon les scénarios d’une reprise plus lente de l’activité ou de la persistance de la faiblesse de la demande étrangère et des perturbations des chaînes d’approvisionnement, la récession serait beaucoup plus profonde », conclue Bank Al-Maghrib.
A noter qu’en 2019, le taux de croissance de l’économie marocaine s’est établi à 2,5% du PIB contre 3,1% en 2018, annonce faite ce mois par le Haut-Commissariat au plan (HCP) dans une note d’information relative aux comptes nationaux. Un ralentissement qu’il a attribué aux effets conjugués de la baisse de 5,8% en volume de la valeur ajoutée du secteur agricole et de l’augmentation de 3,8% de la valeur ajoutée des autres secteurs d’activité non agricoles.