Dans un communiqué rendu public, jeudi 23 avril à 11h heures, la CEDEAO met fin au suspens sur sa reconnaissance de la victoire de Umaro Sissoco Embalô. Face à la persistance du blocage en Guinée Bissau et « après analyse approfondie de la situation politique du pays », les Chefs d’Etats et de Gouvernement de la CEDEAO ont décidé de reconnaître « la victoire de Monsieur Umaro Sissoco Embalô au deuxième tour des élections présidentielles du 29 décembre 2019.
Les dirigeants de la communauté ouest-africaine ont enjoint au Président Embalô de procéder à la nomination d’un Premier Ministre et d’un nouveau Gouvernement au plus tard le 22 mai 2020, conformément aux dispositions de la Constitution notamment celles relatives aux résultats issus des élections législatives.
La Cédéao exprime dans son communiqué « la nécessité d’engager immédiatement la réforme relative à une nouvelle Constitution qui sera soumise à un référendum dans six mois ». Le PAIGC dispose d’une majorité relative de 47 députés sur 102, qui le mettrait théoriquement en position de force pour bloquer ce programme. Mais, avec la crise du Covid-19, de nombreux députés sont hors du pays. M. Embalo a menacé mercredi de dissoudre l’Assemblée en cas de blocage. Il a aussi dit avoir donné des « instructions très claires » pour couper les salaires des parlementaires dans une telle éventualité.
Reste à savoir si cette reconnaissance tardive suffira-t-elle pour vider un contentieux électoral entretenu par le bras de fer entre la Commission nationale des élections, qui a proclamé et confirmé la victoire du président Embalô et une Cour Suprême saisie par le PAIGC et qui réclamerait un nouveau décompte de tous les procès verbaux.