L’opérateur historique des télécommunications a obtenu une licence d’exploitation du téléphone mobile. Un nouveau statut juridique qui renforce les attributions de cette entreprise publique.
C’est une nouvelle page qui s’ouvre pour la Cameroon Telecommunications (CMATEL), l’entité publique des télécommunications qui voit son champ d’activité s’étendre et se renforcer dans un secteur hautement concurrentiel où évoluent déjà trois multinationales. Ces nouveaux attributs découlent de la signature avec le Gouvernement, de trois conventions de concession pour l’établissement et l’exploitation de réseaux de communications électroniques fixe, mobile et de transport.
Si CAMTEL va continuer le développement du téléphone fixe et l’exploitation de la fibre optique, la grande innovation c’est l’obtention d’une licence pour le développement du téléphone mobile, dont les termes de la concession en font ipso facto, le nouvel opérateur de téléphonie mobile avec autorisation de déployer la 4G.
Des nouvelles missions qui vont au-delà du CtPhone, une technologie mobile sur CDMA et non sur GSMA déployée par l’entreprise il y a une quinzaine d’années en partenariat avec la firme chinoise Huawei qui ne couvre que les villes et quelques zones périurbaines.
Sur le plan pratique, la concession signée le 12 mars 2020 entre le gouvernement et CAMTEL fait de cette entreprise publique le 4è opérateur de téléphonie mobile aux côtés de trois multinationales, en l’occurrence, le groupe sud-africain Mobile telecommunications network (MTN), la firme française ORANGE et le groupe vietnamien Viettel à travers sa filiale locale NEXTTEL.
En effet, CAMTEL régularise sa situation sur le plan juridique et réglementaire, processus entamé depuis deux décennies suite à la promulgation de la loi n° 98/014 du 14 juillet 1998 consacrant la libéralisation du secteur des télécommunications au Cameroun. La société CAMTEL a été créée par décret n° 98/198 du 8 septembre 1998 avec pour objet social le déploiement des infrastructures de télécommunications et la fourniture des services y afférents.
Sur la base du nouveau cahier des charges, les conventions de concession devraient permettre à l’opérateur de se déployer à travers le pays en fournissant un service de qualité, d’autant qu’il reviendra à l’Agence de régulation des télécommunications (ART) de s’assurer de la conformité de ses activités.
Le Ministre des Postes et Télécommunications, Minette Libom Li Likeng, a invité les dirigeants de cette entreprise, à saisir cette nouvelle opportunité pour offrir un service de qualité en mettant un accent sur « une gestion régulée du segment de transport, une gestion équitable des autoroutes qu’empruntent tous les autres opérateurs ».
Avec quelque 20 millions d’abonnés au téléphone mobile, le secteur des télécommunications, y compris l’internet concentre un chiffre d’affaires de plus de 600 milliards de FCFA. Une filière encore en friche d’après certaines études dont CAMTEL devrait saisir l’opportunité pour asseoir son développement.
Un secteur porteur d’après le Ministre des Finances Louis Paul Motazé, pour qui « avec l’octroi des trois conventions, l’Etat vient de donner un nouveau relai de croissance à CAMTEL. Il attend qu’elle maximise ses potentialités en redynamisant sa gestion opérationnelle, commerciale et financière. CAMTEL doit rentabiliser sa position stratégique actuelle ».
Tout laisse croire qu’avec ces conventions, l’Etat vient de retirer CAMTEL de la liste des entreprises publiques à privatiser, ce qui appelle de ses dirigeants, la mise en place d’un ambitieux business plan qui puisse répondre aux aspirations d’une clientèle exigeante et qui a désormais le choix entre quatre opérateurs.