Le climat des affaires au Sénégal s’est à nouveau dégradé de 10,4 points au mois d’août 2019, après s’être amélioré de 9,2 points au mois de juillet 2019, selon l’enquête mensuelle d’opinion sur la conjoncture réalisée par la Direction de la prévision et des études économiques (DPEE) auprès des chefs d’entreprise.
L’indicateur synthétique de ce climat, calculé sur la base des soldes d’opinion des chefs d’entreprises, s’est ainsi situé à 97,1 point contre 107,5 points en juillet 2019. Il demeure en dessous de sa moyenne de long terme qui est de 100 points. Selon la DPEE, cette situation reflète les orientations défavorables des opinions respectives des industriels, des prestataires de services et des commerçants.
L’enquête de la DPEE renseigne que dans l’industrie, les difficultés de recouvrement des créances (31%), la concurrence supposée déloyale (26%), le difficile approvisionnement en matières premières (23%), la corruption et la fraude (18%) ainsi que l’insuffisance de la demande (15%) ont majoritairement constitué les principales contraintes à l’activité, selon les chefs d’entreprises. « Au total, souligne la DPEE, le climat des affaires s’est dégradé (-2,8 points) dans le sous-secteur, en rythme mensuel, sous l’effet des orientations défavorables des soldes d’opinion relatifs à l’emploi de main d’œuvre et aux perspectives d’évolution des effectifs ».
Concernant la production courante et des perspectives de production, les soldes d’opinion sont restés stables malgré la bonne tenue des commandes reçues. Pour sa part, le solde d’opinion relatif aux stocks de produits finis est resté stable et supérieur à la normale
Dans le sous-secteur des bâtiments et travaux publics (BTP), les contraintes les plus citées par les entrepreneurs interrogés sont les difficultés de recouvrement des créances (83%), l’accès difficile au foncier (50%) et l’insuffisance de la demande (50%). Néanmoins, le climat conjoncturel s’est amélioré (+2,3 points) dans le sous-secteur, entre juillet et août 2019, en liaison avec l’optimisme des enquêtés sur les perspectives de commandes (publiques et privées). Pour ce qui est de l’activité (courante et en perspectives) et l’évolution des effectifs (courante et en perspectives), les soldes d’opinion sont restés stables et proches de leur moyenne de long terme.
Au titre des services, les chefs d’entreprises interrogés par la DPEE ont majoritairement évoqué les difficultés de recouvrement des créances (59%), la concurrence jugée déloyale (59%), l’insuffisance de la demande (35%) et la fiscalité (24%) comme les principales entraves au développement de l’activité. « En somme, le climat des affaires s’est fortement dégradé (-18,9 points) dans le sous-secteur, en rythme mensuel, en liaison avec les orientations défavorables des opinions respectives des prestataires sur le chiffre d’affaires et les commandes », note la DPEE. Le pessimisme quant aux perspectives de commandes et de chiffre d’affaires a également contribué au recul de l’indicateur du sous-secteur.
Quant au sous-secteur du commerce, les difficultés de recouvrement des créances (55%), la concurrence jugée déloyale (45%), l’insuffisance de la demande (45%) et la fiscalité (36%) sont les principales contraintes citées par les chefs d’entreprises enquêtés. Le climat des affaires s’ y est détérioré de 1,3 point en rythme mensuel, sous l’effet, principalement, de l’orientation défavorable du solde d’opinion relatif aux perspectives de chiffre d’affaires.
Sur une base annuelle, le climat des affaires au Sénégal s’est également détérioré de 2,7 points, en août 2019 avec un indicateur synthétique passant de 99,8 points en août 2018 à 97,1 points un an plus tard.