Par Nephthali Messanh Ledy
Presque tous les indicateurs macroéconomiques du Gabon sont au rouge. Du moins, selon les agences de notation qui déprécient à l’unanimité, sa note souveraine. En effet, quelques jours après la nouvelle dégradation de la note du pays par Moody’s, l’agence américaine Fitch Ratings en fait de même, se basant elle aussi sur la baisse des prix du pétrole.
« Le Gabon reste fortement dépendant du secteur pétrolier. En dépit des efforts du gouvernement pour diversifier l’économie, le pétrole représente encore 38% du PIB en 2014, tandis que les revenus du pétrole constituent 44% des recettes fiscales du gouvernement et 79% des exportations », indique l’agence qui table sur un déficit budgétaire de 3,8% du PIB cette année, contre seulement 1,1% en 2015.
Conséquence, la note souveraine du Gabon sur le long terme, en monnaie étrangère et locale, passe de « stable » à « négative », avec un plafond pays qui se situe à « BBB- ».
Toutefois, prévoit l’agence, ce contexte morose des finances publiques gabonaises pourrait évoluer favorablement en 2017, en raison de la récupération des prix du pétrole. Fitch Ratings ayant révisé les prix du pétrole à 35 dollars le baril en 2016 et 45 dollars en 2017.
« Si les prix demeurent en l’état, cela pourrait pousser le gouvernement gabonais à prélever dans ses dépôts (30% en 2016 ; à 4,7% du PIB) à la banque centrale régionale », précise-t-elle.
Mais ce semblant d’évolution ne devra pas être substitué à une issue de crise. « Le gouvernement doit envisager une politique financière plus flexible capable de rehausser les dépenses en investissements. (…) Limiter la souplesse de financement pourrait forcer le gouvernement à accumuler des arriérés et en outre, faire pression sur la croissance économique et sur le secteur bancaire, par le biais de ses expositions à des entrepreneurs d’exécution des projets publics ».
Par ailleurs, l’agence de notation prévoit un léger ralentissement de la croissance économique en 2016, croissance dont le taux est estimé 4,3% en 2017. Le tout couronné par une hausse de la dette publique, estimée elle autre à 50 % du PIB à la fin 2016.