Adama Wade, Addis Abeba
Les espoirs d’un accord global au terme de la troisième Confèrence internationale sur le financement du développement qui se tient à Addis Abeba du 13 au 16 juillet sont suspendus à 3 questions clés.
Le premier point de blocage concerne la gouvernance mondiale sur la fiscalité. L’Afrique et les pays en développement en général souhaitent que le comité onusien sur la fiscalité soit élevé au rang d’un organisme autonome offrant un cadre de concertation égale entre pays riches et pays pauvres. La Grande Bretagne et beaucoup de pays membres de l’OCDE bloquent cette évolution qui signifierait une réforme profonde qui affecterait les paradis fiscaux.
Le deuxième point concerne la distinction entre le financement des objectifs de développement durable et celui de l’agenda post 2015. Les pays en développement souhaitent une distinction des deux programmes.
Le troisième point concerne la responsabilité des pays pollueurs (principe adoptè depuis Rio 92). S’ils reconnaissent bien leurs responsabilités, les pays développés ne voudraient pas que celle-ci s’étende sur la partie financière.
Du reste. l’engagement d’une contribution de 0,7% du RNB à l’aide publique au développement sera certainement reconduit.
Cette question de l’APD a pris plus de temps dans les débats que les transferts de la diaspora ou encore les IDE, deux flux devenus prépondérants.
Reste une question lancinante que les délégués des pays développès se posent entre deux cafés: quid de la responsabilité des pays africains dans le financement du développement de leurs propres pays? Si le développement est endogène, pourquoi le financement du développement ne le serait-il pas?