L’Afrique fait face à un besoin urgent de développer des mécanismes afin de mobiliser les ressources nationales visant à supporter l’investissement et le développement des exportations et des infrastructures liées au commerce, a déclaré Le Président d’Afreximbank, Jean-Louis Ekra, le 10 juin 2015 à Lusaka.
M. Ekra, s’est exprimé lors de la cérémonie d’ouverture des trois jours de séminaires et rencontres du Groupe Consultatif sur le Financement du Commerce et le Développement de l’Export en Afrique, qui se tiennent dans le cadre des activités de la 22ème Assemblée Générale Annuelle des Actionnaires d’Afreximbank.
Il a affirmé que l’Afrique est confrontée au phénomène grandissant et inquiétant de la sortie des flux de ressources hors des pays africains, ajoutant que le thème du séminaire «L’investissement direct africain comme source de financement à long terme pour la diversification des exportations et le développement en Afrique” en atteste.
Pour M. Ekra, l’évolution vers la mobilisation des ressources intérieures trouve un écho favorable dans le rôle d’Afreximbank en tant qu’institution panafricaine créée pour relever les défis du développement du commerce et identifier des opportunités en Afrique.
Dr. Denny Kalyalya, Gouverneur de la Banque Centrale de Zambie, affirme que la promotion de l’investissement direct par les entreprises et institutions à travers l’Afrique serait une source de financement à long-terme pour la diversification des exportations.
Selon lui, l’investissement direct étranger provenant hors du continent, complèterait à cet effet l’investissement direct africain avec un plus grand impact sur le développement.
Pour Dr Kalyalya, alors que l’Afrique est parmi les régions du monde dont la croissance est la plus rapide durant la dernière décennie, le continent a été confronté à des difficultés lorsque les prix du pétrole et d’autres matières premières ont connu une chute l’année passée, rappelant que la dépendance de l’Afrique de ses ressources naturelles demeure trop importante.
Lors des échanges après la cérémonie d’ouverture, Prof. Léonce Ndikumana de l’Université du Massachusetts a Amherst, s’exprimant sur le thème «Mobiliser les ressources africaines pour la diversification et le développement des exportations», a affirmé que les questions clé en termes de règlementation sont les suivantes: Comment inciter les systèmes bancaires africains à se tourner davantage vers le développement et soutenir l’innovation et l’entreprenariat; comment mettre en valeur les fonds d’investissement souverains africains; comment mieux exploiter le potentiel des banques nationales et régionales ; et comment lutter contre la fuite de capitaux.
Dans son élocution, Prof. Justin Lin, Ancien Économiste en Chef à la Banque Mondiale et Professeur à la National School of Development (École nationale du développement), Université de Pékin (Chine), affirmait que l’Afrique doit sa faible performance en matière de développement aux politiques publiques de développement et de transition façonnées par des idées inappropriées.
Prof. Lin soutient qu’avec les bonnes perspectives, les pays africains pourraient enregistrer une croissance aussi dynamique que celle des autres économies prospères dans le monde, expliquant qu’un pays en voie de développement peut croître et devenir un pays à revenus intermédiaires ou à hauts revenus s’il exploite les avantages des «retardataires».
En plus des séminaires et la rencontre du Groupe Consultatif, un Forum sur l’investissement et une exposition commerciale sont prévus avant l’Assemblée Générale Annuelle des Actionnaires qui se tiendra le 13 Juin.
Source: Afreximbank