Avant même l’annonce officielle de l’introduction en bourse, le sujet même d’une futur appel à l’épargne hérisse les petits porteurs. Echaudés par leurs mésaventures aussi bien en placement direct qu’en participant aux introductions en bourse, les investisseurs particuliers restent pour le moins sceptiques voire totalement en désapprobation avec n’importe quelle introduction.
En effet, le système actuel et la récente introduction de Résidences Dar Saada, a mis en lumière deux faits essentiels qui produisent plusieurs conséquences :
Premièrement, les valorisations à l’introduction ne prennent absolument pas compte du degré d’exigence actuel des investisseurs ( particuliers ). Ceux-ci deviennent de plus en plus attentifs aux ratios de valorisation et aux business plans. Il va sans dire, que tant que ces business plan ne constituent qu’une sorte d’argumentaire commercial pour expliquer la chéreté du produit, ces BP ne veulent plus rien dire.
Actuellement, les business plans qui sont la principale base de fixation des prix des IPO, ne sont vérifiés par aucun organisme ad hoc et n’engagent nullement la responsabilité juridique, financière ou même morale de quiconque. Nous somme devant une promesse en bonne et du forme mais dont les initiateurs n’y sont pas tenus. Un écart logique et raisonnable des réalisations par rapport à un business plan c’est normal. Un écart de 70 à 80% c’est scandaleux et délictueux car juridiquement c’est de l’escroquerie. Un business plan n’est rien d’autre qu’un contrat entre les dirigeants et les actionnaires (surtout ceux qui vont souscrire à l’IPO) relatif à des réalisations futures avec des écarts acceptables dans le cadre des prévisions.
Deuxièment, on constate sinon le mépris des conseilleurs envers la catégorie des petits porteurs, mais une réelle méconnaissance de leur pouvoir à s’organiser d’une manière informelle pour rejeter leurs offres. Les petits porteurs se sont organisés au sein du forumwww.bourse-maroc.org pour débattre, analyser et produire leur propre contenu. Un contenu sujet à critiques, mais qui finalement offre un débat large à contrario de la communication à sens unique des évaluateurs et conseillers en placement. A juste titre, les critiques relevées par les petits porteurs à l’encontre de l’introduction de Résidences Dar Saada ont montré que le prix retenu est exagéré et qu’il sera sanctionné inéluctablement par le marché.
Aujourd’hui, et avant même l’annonce de l’introduction de Total Maroc, les petits porteurs y’voient déjà un futur problème à ajouter à la longue liste des défaillances du système, qui par magie, a la possibilité de placer n’importe quelle société à n’importe quel prix en bourse, sans prendre en compte les attentes des investisseurs, ou la conjoncture boursière.
Tout compte fait, c’est le systéme dans sa globalité qu’il faut boycotter jusqu’à ce que des réformes (des nettoyages) soient réalisées.
(Contenu syndiqué exprimant l’avis des petits porteurs de bourse-maroc.org http://www.bourse-maroc.org/
Contact : bourse.maroc@gmail.com