Si les succès du groupe Accor sont connus au Maroc, ses chiffres le sont moins. A s’en tenir aux déclarations du President de directoire de Risma, Amine Echerki, 2013 devait être la dernière année déficitaire du groupe.
Entre Accor Gestion qui gère les hôtels évoluant sous les enseignes du premier groupe hôtelier International et la socièté Risma, bras financier du groupe, avec un tour de table comprenant plusieurs institutionnels de la place, la répartition des rôles est en principe évidente. Celle des bénéfices encore plus. Le premier, en bon gestionnaire, gagne de l’argent en tant que gestionnaire pour compte ou locataire. Le deuxième n’a pas encore versé son premier dividende à ses actionnaires neuf ans après son introduction en Bourse.
Les retours sur investissement engrangés par le groupe francais proviennent D’Accor Gestion rémunéré souvent sur le RBE et le bénéfice. Pour sa part Risma, en chute de 5,26% à la Bourse de Casablanca depuis le début de l’année, accumule les ORA (Obligations remboursables en actions) et les augmentations de capital réservées aux anciens actionnaires.En mars 2014, le fonds a fait recours à une opération accordéon pour réduire son endettement.
Les différentes deboires rencontrées ont petit à petit installé la méfiance entre les actionnaires. Des voix avaient commencé à dénoncer la double position du groupe Accor, contrôlant à la fois Accor Gestion et Risma.
Il a fallu trancher dans le vif et séparer les deux managements. Des principes de gouvernance qui relèvent du bon sens et qui devaient participer au retablissement de la confiance. Mais pas encore à la distribution des dividendes. Ceux-ci devraient provenir plus des opérations externes que de l’activité stricto senso de l’hôtellerie. Ainsi pour 2015, c’est le lease back du Novotel Casablanca (103 millions de dirhams) et la cession d’un terrain en plein centre de Casablanca à l’une des filiales du groupe qui devraient permettre à Risma de distribuer ses premiers dividendes en 15 ans.
Parallèlement, le groupe a taillé à la pioche son portefeuille hôtelier en se débarrassant des entités non rentables (ex Mercure Ouarzazate ou encore le Palais Jzmai de Fès) et en renforçant son positionnement sur l’économique.
D’un autre côté, l’on assiste à quelques manœuvres dans le tour de table. Les filiales de Finance.com se rnforcent en passe de rattraper Accor, premier actionnaire qui donne l’impression de vouloir céder son leadership.
Pour rappel, Risma a vu son RNPG négatif de 199 millions en 2012 se stabiliser à 47 millions de dirhams de pertes en 2013.