Malgré un environnement globalement difficile du fait d’une conjoncture économique morose, d’un ralentissement du secteur immobilier et des tensions de liquidité persistantes, le Crédit Immobilier et Hôtelier (CIH) poursuit son développement et son évolution vers une banque universelle.
En attendant, l’immobilier continue à dominer l’activité de la banque, longtemps spécialisée dans le financement de l’immobilier et de l’hôtellerie. Ainsi, sur un encours de crédits sains de 30,69 milliards de dirhams, en progression de 1,7 %, celui des crédits immobiliers s’établit à 24,18 milliards de dirhams, en augmentation aussi de seulement 1,7 %. On notera que l’activité crédit à la consommation a progressé de 21 % à 2,91 milliards de dirhams.
Parallèlement, l’encours des ressources de la banque a évolué de 8,7 % à 22,21 milliards de dirhams grâce notamment à l’évolution des ressources à vue en hausse de 9,1 % à 16,72 milliards de dirhams et des dépôts à terme en évolution de 7,7 % à 5,49 milliards de dirhams. Grâce à cette évolution, la part de marché du CIH s’est légèrement renforcée de 19 points de base à 3,04 %.
Ce niveau demeure faible et la banque doit faire face à un gap important entre l’encours de ses crédits et celui de ses ressources qui s’élève à plus de 8 milliards de dirhams. Cette situation pousse la banque à recourir à d’autres sources de financement (emprunts, certificats de dépôts, etc.) pour accompagner l’évolution de son activité.
Effet périmètre
L’activité commerciale et le changement de périmètre de la banque avec notamment l’intégration de l’unité hôtelière Tivoli ont dopé les résultats financiers consolidés de la banque. Le produit net bancaire (Pnb) consolidé a progressé de 11,5 % à 1,73 milliard de dirhams. Cette hausse résulte de la progression du Pnb social du CIH de 5,2 %, de la forte progression du Pnb de Sofac, filiale de Crédit à la Consommation, de 34 % à 186 millions de dirhams et de l’intégration de Tivoli. Les charges générales d’exploitation ont évolué de 5,2 % à 975 millions de dirhams grâce à une politique de maîtrise des charges. Conséquence, le coefficient d’exploitation s’est amélioré de 3,4 points pour s’établir à 56,4 points.
Par ailleurs, la banque continue à afficher un coût du risque consolidé très faible et en baisse de 76 % à 29,8 millions de dirhams. «Cette baisse est le résultat des performances du recouvrement récurrent et de l’effet des reprises induites par le recouvrement sur les dossiers historiques», a expliqué M. Ahmed Rahhou, PDG du CIH.
Partant, le résultat d’exploitation s’est apprécié de 45,7 % à 725 MDH, grâce notamment à la bonne performance de Sofac (85 millions de dirhams).
Un dividende de 15 dirhams
Toutefois, le résultat net part du groupe n’a enregistré une croissance de 5,6 % à 515 millions de dirhams malgré l’effet Tivoli de 30 millions de dirhams. Cette situation s’explique par la forte baisse du bénéfice de Sofac de -86,9 % à seulement 1 million de dirhams. Derrière cette baisse du résultat net de Sofac, malgré une activité en forte progression, s’explique par «le dénouement du contrôle fiscal d’un coût de 75 millions de dirhams et pour lequel la société avait provisionné un montant de 47 millions de dirhams», a expliqué M. Rahhou. Cette situation résulte aussi de la faible progression de 2,7 % à 459 millions de dirhams du résultat social du CIH.
Pour le PDG du CIH, les résultats enregistrés en 2013 sont en ligne avec les objectifs du plan de développement 2010-2014 et confortent les choix stratégiques opérés par le management de la banque.
Enfin, le conseil d’administration de la banque a proposé la distribution d’un dividende ordinaire de 15 dirhams par action.