Le Maroc et l’UE sont parvenus le 23 juillet à boucler leur accord de pêche. Non sans peine, Bruxelles et Rabat ont marchandé durement aussi bien la contrepartie financière (40 millions d’euros par an sur 4 ans), que les mesures d’accompagnement pour que l’accord ne soit pas de la simple exploitation de la ressource. La zone de couverture a été l’un des points de crispation de cet accord.. La question des eaux au large du Sahara avait amené les parlementaires européens a rejeter, en décembre 2011, une première mouture.
Techniquement, l’accord comporte quelques nouveautés, comme l’obligation pour les armateurs européens de contribuer chaque année à hauteur de 10 millions d’euros. La flotte admise sera ramenée à 126 bateaux contre 137, limitant le risque de surexploitation, limitée, selon l’UE, «aux ressources excédentaires». Sur les 40 millions d’euros, 14 seront versés au profit du secteur de la pêche marocain pour aider à la la modernisation de ses équipements et de ses méthodes de pêche.
En revanche, on ne sait pas à ce jour comment la question épineuse du Sahara a été résolue et les textes paraphés à Rabat demeurent confidentiels. Le Polisario n’a pas manqué de condamner cette opacité. Mohamed Sidati, son représentant à Bruxelles, a dénoncé la « procédure honteuse et discrète » qui a permis cet « arrangement imparfait et illégal » et qui ramène à une « pratique inacceptable ». La Commission européenne se borne pour l’heure à dire que le texte est « conforme au droit international ».
Le parlement européen dira son avis dès la rentrée et il y a fort à parier que l’accord de pêche avec le Maroc sera un des sujets chauds de la rentrée.
F.B’Chir, Bruxelles