La compagnie pétrolière brésilienne Petrobras a obtenu du gouvernement ivoirien un droit exclusif de négociation pour l’exploration de neuf blocs offshore situés au large de la Côte d’Ivoire. Cette décision, qui a reçu l’aval du Conseil des ministres, marque le retour stratégique du géant brésilien sur le continent africain.
L’opération s’inscrit dans le cadre de la nouvelle feuille de route de Petrobras, axée sur la reconstitution des réserves et la diversification du portefeuille d’actifs exploratoires à l’échelle mondiale.
« Nous avons une expertise reconnue en eaux profondes sur la façade atlantique sud, et nous voyons un fort potentiel de l’autre côté de l’océan », a déclaré Magda Chambriard, présidente-directrice générale de Petrobras, qui note toutefois que les négociations en sont encore à la phase préliminaire.
Pour rappel, entre 2012 et 2017, la compagnie s’était retirée d’Afrique, cédant ses intérêts au Nigeria, en Angola, en Libye et en Tanzanie. Ce désengagement était motivé par une dette massive et par les effets du scandale « Lava Jato », qui l’avait poussée à recentrer ses investissements sur les zones domestiques à forte rentabilité. Aujourd’hui, avec des finances assainies et une gouvernance renforcée, Petrobras relance prudemment son expansion internationale.
Petrobras a précisé que la soumission de sa proposition répond à des critères stricts de gouvernance interne, et que toute décision finale dépendra d’analyses techniques, environnementales et économiques à venir.
La Côte d’Ivoire, de son côté, renforce son attractivité dans le golfe de Guinée, après les récentes découvertes d’Eni et les investissements continus de TotalEnergies. Le pays confirme ainsi sa montée en puissance comme destination de choix pour les majors pétrolières.
Positionnée dans la partie occidentale de son bassin sédimentaire, la zone ciblée par Petrobras bénéficie d’un intérêt croissant de la part des grands acteurs du secteur. Le projet s’inscrit donc dans une dynamique régionale favorable, portée par le regain d’intérêt pour les gisements offshore en Afrique de l’Ouest.