Par Swazi Tshabalala , candidate à la présidence de la Banque Africaine de Développement
Les institutions comptent — surtout aujourd’hui. Alors que les banques multilatérales sont de plus en plus scrutées sur leur impact, leur rapidité et leur gouvernance, la Banque africaine de développement doit montrer l’exemple non seulement dans ce qu’elle finance, mais aussi dans sa manière de fonctionner.
La confiance n’est pas abstraite. Elle permet aux capitaux de circuler, aux projets d’avancer et aux partenariats de s’ancrer. C’est aussi elle qui soutient le rôle unique de la Banque en tant que principale institution de développement du continent — responsable devant ses actionnaires, crédible aux yeux des investisseurs mondiaux, et à l’écoute des besoins de ses pays membres.
Mon engagement est de bâtir une BAD plus digne de confiance, plus réactive. Cela signifie une réforme de la gouvernance qui soit concrète, non symbolique. Cela signifie des décisions prises plus rapidement, des systèmes internes renforcés, et une culture de la performance où les résultats sont mesurés et les responsabilités partagées.
Au cours de la dernière décennie, la BAD a accompli un travail important pour affiner son orientation stratégique. Mais l’efficacité dépend de l’exécution — et l’exécution dépend d’institutions capables de livrer. Je l’ai constaté de l’intérieur. En tant que vice-présidente principale et directrice financière, j’ai dirigé des réformes pour réduire les délais d’approbation, rationaliser les processus décisionnels, et diminuer la fragmentation entre les bureaux-pays et le siège. L’étape suivante consiste à institutionnaliser cette rigueur.
C’est là qu’intervient LiFT Africa. Au cœur de cette initiative, il s’agit de transformer la BAD — non seulement pour qu’elle soit plus rapide, mais aussi plus crédible. Une institution où des systèmes numériques suivent les progrès en temps réel, où les mécanismes de contrôle internes fonctionnent de manière indépendante sans paralyser l’action, et où les bureaux régionaux sont habilités à agir sans délai. Ce n’est pas de la gouvernance théorique. C’est ce qui permet d’avoir un impact réel.
La crédibilité institutionnelle ne se construit pas par la conformité. Elle se gagne par la performance. C’est pourquoi mon approche de la réforme part de l’intérieur : construire des systèmes durables, ancrer l’intégrité, et aligner les incitations sur l’exécution. La gouvernance n’est pas un obstacle à l’action — c’est ce qui permet l’action à grande échelle, avec légitimité et confiance.
Trop souvent, la réforme institutionnelle est vue comme une case à cocher. Mais dans le contexte mondial actuel — marqué par la volatilité climatique, la fragilité financière et la complexité géopolitique — la réforme est une stratégie. C’est ainsi que nous gagnons la confiance nécessaire pour mobiliser de nouvelles formes de capital, approfondir les partenariats régionaux, et prendre le leadership dans un paysage du développement concurrentiel.
LiFT Africa n’est pas une vision de faire plus avec moins. C’est faire ce qui compte avec rigueur. Cela inclut être transparent sur ce qui fonctionne ou non, donner aux équipes les moyens de livrer, et veiller à ce que chaque réforme soit liée à des résultats tangibles pour les citoyens.
La Banque africaine de développement ne peut pas être réactive. Elle doit être proactive. Elle doit être digne de confiance. C’est ce que je m’engage à diriger. Parce qu’en fin de compte, des institutions solides ne déplacent pas seulement de l’argent — elles génèrent de la confiance. Et c’est ce dont l’Afrique a le plus besoin.
Swazi Tshabalala est candidate à la présidence de la Banque africaine de développement et ancienne vice-présidente principale et directrice financière de la Banque.