【$1 = Fr625.8594】En poste depuis le 3 juillet 2024 en tant que Directeur Général de la Société Autoroutes du Sénégal (ADS), Dr Ibrahima Sall est chargé de superviser le développement et l’entretien des autoroutes sénégalaises, avec un accent particulier sur la sécurité, la durabilité et la modernisation des infrastructures. Le contrat d’exploitation en régie intéressée, d’une durée de dix (10) ans et incluant une clause de révision stratégique après cinq (5) ans, géré par la Société d’Exploitation et de Gestion des Autoroutes (SEGEA SA), arrivera à échéance en 2026, nous explique-t-il. Ce qui offrira à l’État la possibilité d’en évaluer les résultats et d’envisager d’éventuels ajustements.
Lors d’une session d’échange exclusive avec Financial Afrik, le Directeur général de l’ADS a abordé plusieurs aspects, notamment la gestion, l’exploitation et la maintenance du réseau autoroutier sénégalais, ainsi que les projets futurs.
Modèles d’exploitation et tarification
Au Sénégal, deux modèles d’exploitation sont appliqués actuellement pour le réseau autoroutier. Ainsi, si la section Dakar-Diamniadio-Aéroport International Blaise Diagne (AIBD) est concédée à la Société Eiffage de la Concession de l’Autoroute de l’Avenir (SECAA SA), une filiale du groupe Eiffage, sous un contrat qui prendra fin en 2044, les tronçons AIBD-Mbour-Thiès et AIBD-Thiès-Touba sont exploités sous régie intéressée par la SEGEA SA, dans le cadre d’un contrat d’une durée de dix ans incluant une clause de révision stratégique au bout de cinq ans. Ce contrat expirera en 2026, offrant ainsi à l’État la possibilité de réévaluer la collaboration avec SEGEA.
Concernant les tarifs des péages souvent jugés élevés par les automobilistes, notamment sur l’axe Dakar-AIBD, Dr. Ibrahima Sall défend leur compétitivité au regard des standards internationaux. Il précise que le coût moyen du péage dans le monde est d’environ 85 francs CFA par kilomètre.
« Sur le tronçon Dakar-AIBD, le tarif moyen est de 50 francs CFA par kilomètre, contre 22 francs CFA sur l’axe Ila Touba et 35 francs CFA pour AIBD-Mbour. Or, à l’échelle mondiale, le tarif moyen avoisine 85 francs CFA par kilomètre, soit environ 13 centimes d’euro », explique-t-il.
Projets à venir et investissements
A ce jour, le Sénégal dispose d’un réseau autoroutier de 212 km, couvrant les sections Dakar-AIBD-Mbour et AIBD-Thiès-Touba. Le tronçon Mbour-Kaolack, présentement en chantier, devrait être achevé dans six mois. « Avec la mise en service de la section Mbour-Fatick-Kaolack (100 km), nous atteindrons 312 km d’autoroutes. D’ici deux ans, nous espérons finaliser les travaux du tronçon Dakar-Tivaouane-Saint-Louis, long de 200 km, portant ainsi le réseau à 512 km d’autoroutes en exploitation », détaille le Directeur général de l’ADS. Par ailleurs, le gouvernement ambitionne de renforcer sa souveraineté sur les nouvelles infrastructures, afin de pouvoir fixer les tarifs sans passer par des négociations avec des partenaires privés, dans l’optique d’alléger la charge pour les usagers.
Rôle de l’ADS
La Société des Autoroutes du Sénégal (ADS) joue un rôle essentiel dans la gestion du réseau autoroutier national. En plus du contrôle des tiers co-contractants de l’État, l’ADS est chargée d’assurer l’exploitation et l’entretien des sections sous sa gestion, de veiller au bon déroulement des contrats d’exploitation en place et de rechercher des financements pour le développement du réseau.
Enfin, dans le cadre de ses projets de valorisation des emprises autoroutières, l’ADS envisage le déploiement d’autoroutes solaires, une initiative qui permettrait de couvrir une partie des besoins en énergie du réseau et de contribuer au mix énergétique national, en accord avec les ambitions des plus hautes autorités du pays.