Mme Roselyne Abé, présidente de l’Association des professionnels des sociétés de gestion et d’intermédiation de l’UEMOA (APSGI-UEMOA) et ses collaborateurs ont coanimé une conférence de presse le 4 décembre 2024 au siège de l’institution sis au complexe CRRAE-UMOA, à la Riviera Bonoumin, Cocody. Le but était d’annoncer la tenue, à Abidjan, des ‘’Rendez-vous de l’APSGI’’ prévue les 12 et 13 décembre 2024 à la Maison de l’Entreprise à Abidjan Plateau, siège de la CGECI-Patronat ivoirien et du World Trade Center. Cette 2ème édition (après celle de 2017 au Bénin) a pour thème : ‘’ Avec la bourse, investir aujourd’hui pour mieux vivre demain ’’.
La conférencière principale a fait savoir que ce rendez-vous d’Abidjan s’inscrit dans le cadre de la promotion et de la vulgarisation du marché boursier régional. L’objectif étant de sensibiliser les opérateurs économiques, les investisseurs nationaux et internationaux, mais surtout les populations quant aux opportunités alléchantes d’investissements sur le marché boursier régional de l’UEMOA.
« L’organisation d’une telle activité de promotion du marché boursier régional s’inscrit dans un contexte d’intégration régionale, de développement financier et de modernisation du secteur, tout en y renforçant sa notoriété, sa visibilité et son dynamisme », a expliqué la présidente de l’APSGI-UEMOA par ailleurs directrice générale d’EDC Investment Corporation, filiale du Groupe Ecobank.
La rencontre d’Abidjan réunira tous les intervenants des marchés financiers, ainsi que les pouvoirs publics, les concepteurs et promoteurs d’outils de digitalisation, les média et surtout le grand public.
L’investissement boursier en nette progression dans l’espace UEMOA, malgré les défis de la vulgarisation à relever
« Au titre des résultats enregistrés, il convient de relever que le MFR a permis de lever plus de 21 000 milliards de FCFA de ressources à travers les emprunts obligataires et les offres publiques de vente d’actions. Il est aussi important de rappeler le rôle essentiel des SGI lors des opérations de levée de fonds sur le marché financier. En effet, les SGI conseillent les émetteurs, États et entités privés dans la structuration de l’opération, et d’autre part, elles assurent le placement des titres auprès des investisseurs. Le Maché Financier de l’UMOA est un marché qui est ouvert à l’international et voit l’intervention de fonds étrangers, d’investisseurs institutionnels locaux et de particuliers », a indiqué Mme Roselyne Abé.
Toutefois, elle ne manque pas de noter les défis pour lesquels le secteur financier doit se mobiliser davantage en vue de l’approfondissement du marché. Elle effet, ajoutera la présidente, « les résultats sus-évoqués restent mitigés car notre marché financier régional n’est pas suffisamment diversifié au regard de la taille des économies de l’UEMOA. L’actionnariat populaire et la culture boursière y sont peu développés. Les instruments négociés sont limités. Ce marché est peu connu du grand public. En effet, moins de deux cent mille (200 000) compte-titres sont actifs pour une population de plus de 145 millions dans l’UEMOA », déplore-t-elle.
Les populations ont, en général, une idée erronée du marché boursier. A en croire l’APSGI-UEMOA, une étude réalisée à cet effet, a révélé que 32% des personnes interrogées considèrent la bourse comme un moyen d’enrichissement, 30% d’entre elles la considèrent comme un outil de financement de l’économie et 29% de ces personnes comme une possibilité de participer au développement économique des pays pendant que 6% des personnes sondées perçoivent la bourse comme une arnaque.
Selon Mme Roselyne Abé, il est question justement, à travers ‘’Les Rendez-vous de l’Apsgi-Uemoa’’, de rectifier le tir en ce qui concerne cette perception populaire contrefaite vis-à-vis de du marché boursier.
Par ailleurs, celle préside aux destinées de l’APSGI/UEMOA depuis juin 2021 se félicite de la parfaite collaboration entre son association et le régulateur l’Autorité des Marchés Financiers (AMF-UMOA), qui n’entreprend pas de réformes en matière de réglementation sans concertation préalable avec les SGI.
Il est question, entre autres axes majeurs de cette rencontre, de faciliter davantage le rapprochement de la bourse du citoyen, comme l’a souligné Eliane Alangba, Directrice Générale de BOA Capital securities et membre du comité d’organisation. Celle-ci a ajouté que cet événement permettra de donner des recettes en vue de savoir « comment préparer sa retraite ou financer des projets grâce à la bourse ».
Pour Ismaël Cissé, vice-président de l’APSGI chargé des finances, par ailleurs directeur général de Sirius Capital, les populations doivent adhérer massivement à l’investissement boursier car le marché financier, révèle-t-il, est plus rémunérateur que les comptes d’épargne. ‘’La bourse est l’outil d’investissement qui offre le plus de transparence’’, indique-t-il.
Les technologies de l’information et de la communication constituent, aujourd’hui, un outil important dans l’appropriation populaire de la bourse, comme le reconnaît pour sa part Soualio Fadiga, Directeur-Exécutif de l’APSGI-UEMOA. Il est de plus en plus question de la bourse en ligne et même de la possibilité d’ouverture de comptes-titres numériques, a-t-il ajouté.
Grâce à une récente accréditation, le nombre des APSGI dans l’espace UEMOA a progressé de 36 à 37, a précisé le directeur exécutif. Les 36 SGI existantes auparavant sont réparties comme suit : 16 en Côte d’Ivoire 6 au Sénégal, 5 au Bénin, 4 au Burkina, 3 au Mali, 1 au Niger et 1 au Togo.
Le principal objectif de la mise en place du MFR était de contribuer à la diversification du secteur financier, de mobiliser des ressources longues nécessaires au financement de la production et de l’investissement dans l’Union tout en favorisant l’intégration régionale.
Les 14 SGI agrées au départ ont créé, le 3 décembre 1998, au cours d’une assemblée Générale tenue à Abidjan, l’Association Professionnelle des SGI (APSGI-UEMOA). Les SGI sont des intermédiaires financiers chargés de mettre en relation les besoins des opérateurs économiques intervenants sur le marché financier.
Le 14 novembre 1973, la signature du Traité constituant l’Union Monétaire Ouest Africaine (UMOA) comprenant le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Mali, le Niger, le Sénégal, le Togo, auxquels s’est jointe la Guinée-Bissau en 1997 prévoyait la création d’un Marché Financier Régional (MFR) commun aux pays membres de l’UMOA. Ainsi, le 17 décembre 1993, le Conseil des Ministres de l’UMOA a pris la décision de créer un Marché Financier Régional en attribuant à la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) un mandat pour conduire le projet.
Le pilotage de ce projet a abouti d’une part à la création le 18 décembre 1996 de la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM) et du Dépositaire Central/ Banque de Règlement (DC/BR), comme Sociétés Anonymes privées et, d’autre part, à l’installation le 20 novembre 1997 du Conseil Régional de l’Épargne Publique et des Marchés Financiers (CREPMF), organe de régulation du marché devenue aujourd’hui l’Autorité des Marchés Financiers (AMF-UMOA).