L’Égypte et la Turquie, bravant les appels à la retenue, livrent des drones au Soudan, exacerbant un conflit déjà dévastateur. Ces livraisons interviennent malgré les négociations de paix en cours, soulevant des inquiétudes sur une escalade régionale du conflit soudanais. Selon des informations confirmées par le Wall Street Journal, l’Égypte et la Turquie ont récemment livré des drones à l’armée soudanaise, en dépit des efforts diplomatiques, notamment des pourparlers de paix initiés par les États- Unis et les nombreux appels de l’administration Biden à éviter toute ingérence.
Ces drones , déjà observés sur divers théâtres de conflits tels qu’en Ukraine, pourraient potentiellement enflammer davantage le conflit soudanais. Des responsables de la sécurité ont révélé que ces armes de combat ont été déployées dans plusieurs bases aériennes, où elles ont servi à lancer des frappes contre les RSF. Des frappes aériennes qui ont causé des dommages significatifs aux installations des RSF depuis la fin août, mais certaines attaques ont également touché des cibles civiles, entraînant plus de 40 morts dans un marché à ciel ouvert. Le Soudan est en proie à une guerre civile dévastatrice depuis avril 2023, souvent surnommée la « guerre des généraux ».
Les origines du conflit de 2023 remontent au 15 avril 2023, lorsque les généraux Abdel Fattah al-Burhane et Mohamed Hamdan Dagalo dit, dit « Hemeti », qui s’étaient alliés pour prendre le pouvoir après la chute d’Omar el-Bechir en 2019, ont entamé un cycle de violences entre leurs forces respectives, donnant lieu à une rivalité publique autour de l’intégration des Forces de soutien rapide (FSR) dans l’armée régulière. Cette crise, résultant d’un affrontement entre les forces armées soudanaises menées par le général Abdel Fattah al-Burhan et les Forces de soutien rapide (FSR), dirigées par Mohamed Hamdan Dagalo, a déjà causé la mort d’au moins 9 000 personnes selon l’organisation, L’Armed Conflict Location & Event Data Project — une organisation non gouvernementale spécialisée dans la collecte, l’analyse et la cartographie des données désagrégées sur les conflits.
La situation a déjà contraint 5,5 millions de citoyens à abandonner leurs foyers. D’après les Nations Unies, plus de la moitié de la population soudanaise se trouve actuellement dans un état de besoin humanitaire. Tandis que des négociations de paix, orchestrées sous la tutelle des États- Unis, sont en cours, l’intervention de puissances régionales telles que l’Égypte et la Turquie pourrait envenimer la situation. D’après le Wall Street Journal, les drones égyptiens, demandés par Burhan, allié clé de l’Égypte dans son différend avec l’Éthiopie concernant la construction d’un grand barrage, sont arrivés alors que les forces soudanaises perdaient du terrain face aux forces de Dagalo. Depuis, le rapport de force a changé. Pourtant, l’Égypte, sous la houlette du président Abdel Fattah Al Sissi, avait précédemment plaidé pour la cessation des hostilités, après avoir envoyé des avions de combat pour soutenir l’armée soudanaise au début du conflit. D’après le Wall Street Journal, des officiers de l’armée soudanaise ont même été formés en Égypte pour améliorer la manipulation de ces drones.
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