Banque | Rang | Total bilan | Capitalisation boursière | Dirigeant |
Standard Bank(Afrique du Sud) | 1 | 172 | 15,7 | Sim Tshabalala |
Banque Nationale d’Egypte | 2 | 125 | * | Hisham Ahmed Okasha |
First Rand Limited (Afrique du Sud) | 3 | 111 | 18,8 | Alan Pullinger |
Absa Group (Afrique du Sud) | 4 | 104 | 8 | Arrie Rautenbach |
Nedbank (Afrique du Sud) | 5 | 71 | 5 | Mike Brown |
Attijariwafa bank (Maroc) | 6 | 52,9 | 9 | Mohamed-El Kettani |
Banque Centrale Populaire (Maroc) | 7 | 45,8 | 5,1 | Mohamed Karim MOUNIR |
BMCE Bank Of Africa (Maroc) | 8 | 34 | 3,8 | Othman Benjelloun |
Ecobank Transnational Incorporated (Togo) | 9 | 27,3 | 2,2 | Ade Ayeyemi |
Access Bank PLC (Nigeria) | 10 | 25 | 0,850 | Herbert Wigwe |
Commercial International Bank (Egypte) | 11 | 24,8 | 4 | Hussein Majid Abaza |
Zenith Bank (Nigeria) | 12 | 21,5 | 1,5 | Ebenezer Onyeagwu |
Banque Extérieure d’Algérie | 13 | 22 | * | Lazhar Latreche |
United Bank for Africa (Nigeria) | 14 | 21 | 0,621 | Tony Elumelu |
First Bank Nigeria | 15 | 20,5 | 0,915 | Dr Adesola Adeduntan |
Commercial Bank of Ethiopia | 16 | 19 | * | Abe Sano |
Crédit Populaire d’Algérie | 17 | 15 | * | Ali Kadri |
Guaranty Trust Bank (Nigeria) | 18 | 11,9 | 1,6 | Segun Agbaje |
Equity Group Holding (Kenya) | 19 | 11,2 | 1,4 | Dr James Mwang |
BIAT (Tunisie) | 20 | 6,9 | 0,416 | Mondher LAKHAL |
KCB (Kenya) | 21 | 6,9 | 1,15 | Paul Russo |
BGFI Group (Gabon) | 22 | 6,6 | * | Henri-Claude Oyima |
Oragroup (Togo) | 23 | 6,3 | 0,411 | Ferdinand NGON KEMOUM |
Banco Angolano de Investimentos | 24 | 5,5 | * | José Lima Mossano |
Rawbank (RDC) | 25 | 4,2 | * | Mazhar Rawji |
Coris Bank International (Burkina Faso) | 26 | 3 | 0,517 | Idrissa Nassa |
Afriland First Bank (Cameroun) | 27 | 2,8 | * | Paul Fokam |
NSIA Banque (Côte d’Ivoire) | 28 | 2,5 | 0,234 | Jean-Kacou Diagou |
Ghana Commercial bank | 29 | 2,2 | 0,163 | John Kofi Adomakoh |
BSIC (Libye) | 30 | 1,5 | * | Ahmed Omar El Hadi |
La prime à la taille
Notre classement de cette année se limite à deux critères basiques: le total bilan et la capitalisation boursière. Exit donc les critères de performance (résultat net, distribution de dividendes) et les ratios de fonds propres (tier one) ou d’exploitation (coefficient d’exploitation). Du point de vue qualitatif, notre analyse intègre les disruptions technologiques du secteur et ne retient plus le nombre d’agences pays parmi les critères les plus déterminants. La dématérialisation, l’agilité et la capacité de délivrer des services de crédit, de dépôt ou de virement à distance faisant partie des caractéristiques premières de la banque moderne. A noter que 9 de ces 30 premières banques africaines ne sont pas encore cotées en Bourse en raison de l’histoire économique et des orientations stratégiques de leurs pays d’origine. Ainsi, les banques algériennes, éthiopiennes et angolaises restent plus que jamais attendues à la cote. Le classement est dominé par les banques sud-africaines, nigérianes et marocaines. La nation arc-en-ciel présente 4 banques dans ce top 30 contre 3 pour le Maroc et 5 pour le Nigeria. En termes de total bilan, les 4 banques sud-africaines agrégées pèsent 458 milliards de dollars contre 132,7 milliards de dollars pour les 3 banques marocaines et 99,9 milliards de dollars pour les 5 banques nigérianes.
Le top 5 bancaire du géant ouest-africain fait moins que la National Bank of Egypt (Banque Nationale d’Egypte) et ses 125 milliards de dollars de total bilan. Dans l’ensemble, ce classement s’inscrit en écho aux performances économiques des pays les mieux classés en Afrique. En Afrique francophone, l’on note le développement des enseignes locales à savoir BGFI Group, Oragroup, Coris Bank International, Afriland First Bank Group et NSIA Banque. Ces institutions sont obligées par les logiques du marché à relever la cadence de leurs développements dans un contexte de désengagement poussé des banques françaises et d’annonces réitérées de la volonté des banques d’Algérie de traverser le Sahara. A surveiller le retour en force de la BSIC, une institution qui a conservé toutes ses filiales en dépit de la crise libyenne.
D’une manière générale, les banques commerciales doivent surveiller le rétroviseur. Dans leurs sillages, les fintech et les néobanques progressent à grands pas, prenant d’assaut le secteur du retail banking. La question semble à la fois simple et complexe : prendre la vague ou se laisser emporter par la vague.
La taille et l’opinion font la banque
e classement des 30 banques à plus fort impact régional met en avant le total bilan et la capitalisation boursière, deux grandeurs différentes. Tandis que le total bilan quantifie les volumes de toutes les activités de la banque, la capitalisation boursière reste, à notre sens, l’opinion du marché, tantôt en hausse, alourdie par la promesse des dividendes, ou en baisse, impactée par la peur de la contre- performance. Contrairement aux autres éditions due ce classement qui donnaient la part belle aux indicateurs de rentabilité et au réseau des agences physiques, ce cru 2022 offre une confrontation inédite entre la quantité exprimée par le bilan et la qualité résumée par le cours de l’action. C’est le cas de le dire, autant la Standard Bank, première de ce classement, reste soumise à la surveillance des investisseurs intervenant à la Johannesburg Stock Exchange (JSE), autant la National Bank Égypt, étonnante deuxième, évolue dans l’angle mort du marché, hors cote, loin des standards de transparence que dicte la modernité. La mastodonte égyptienne brûle la politesse à First Rand, à Absa et à Nedbank, géants sud-africains en expansion en Afrique Australe mais encore peu à l’aise dans les autres zones du continent. En attendant l’ouverture tant annoncée mais toujours reportée des secteurs bancaires de l’Algérie, de l’Angola et de l’Ethiopie, ce classement offre une confrontation toujours intéressante entre le leader sud-africain et les challengers marocain et nigérian. Le Kenya fait office de juge de paix. En Afrique Centrale, la BGFI Bank et Afriland First Bank poursuivent leurs développements mais doivent selon le consensus des experts consultés pour les besoins de ce classement, augmenter la cadence. En Afrique de l’Ouest, Coris Bank International est la banque à suivre avec un bilan sain et un coût du risque maîtrisé.
Pour sûr, la zone UEMOA s’apprête à vivre des bouleversements importants avec le départ de certaines enseignes nationales et la volonté de l’Etat de Côte d’Ivoire de se doter d’un grand pôle bancaire.
Du reste, ce classement intervient avec une certaine coïncidence. Il y a quelques jours, Western Union nous déposait un colis à notre bureau de Dakar. Dés le colis ouvert, l’on est freiné par ces lettres énigmatiques “ceci n’est pas unLivre”. C’en était pourtant un mais différent des autres. “Ceci est un mouvement” lit-on en continuant de dérouler l’enveloppe. “C’est une révolution”. Puis, “Nous rejoindrez-vous ? ” L’auteur de ce recueil d’expertise est la société “Backbase”, fournisseur londonien de solutions bancaires. Dans ce livre écrit avec art et selon les codes cognitifs du nouveau monde, celui des réseaux sociaux, il est dit sans détour que les banques doivent migrer vers l’ère des plateformes interactives où le client peut accéder à son compte depuis son sofa et en même temps accéder à divers services annexes dont il pourrait avoir besoin. Pour les auteurs de cet ouvrage, l’ère des banques en mode silo est terminé. Le produit ou service bancaire doit être une architecture ouverte facilement intégrable dans d’autres univers comme les consoles de jeu, les supermarchés virtuels. Les banques doivent être un peu comme l’application Spotify de partage de musique facile d’usage et sans stress pour le client. Pour arriver à cet état de banque digitale et agile, les révolutions seront plus mentales que digitales dans un continent africain où le taux de bancarisation a toujours stagné en deçà des 15%. Il faut dire que le retail banking n’a jamais été une grande urgence pour les banques commerciales qui vivaient sur la rente de l’import-export et le financement du secteur public. Les longues files d’attente devant les guichets l’attestent: la gestion des flux reste un chantier. Heureusement que l’arrivée de la mobile banking, des télécoms et des Fintech bousculé les vieilles certitudes. Les lignes commencent à bouger. Chez la plupart des 30 banques classées ici, les chantiers urgents portent sur les systèmes d’information, le rajeunissement des ressources humaines et la banque digitale. Les banques qui n’auront pas intégrer ces nouveaux outils auront du mal à attraper la génération z et à survivre.