En visite à Kinshasa, Kristalina Georgieva a échangé, le mercredi 8 décembre, avec le président Félix Tshisekedi, le premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge et le ministre Nicolas Kazadi en charge des Finances. Cette visite qui prend fin ce jeudi est la première de la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) en Afrique depuis le début de la pandémie de Covid-19, et surtout, depuis la reprise de la coopération entre son institution et la RD Congo.
Le déplacement de Kristalina Georgieva dans la capitale congolaise fait suite, en effet, au programme conclu en juillet dernier avec Kinshasa, ce qui constitue la première étape du décaissement d’un crédit d’1,5 milliard de dollars étalé sur trois ans, assorti d’exigences de transparence dans le secteur minier. Un secteur porteur de la croissance du pays projetée à 6,4% en 2022.
« Pourquoi la RDC connaît une situation meilleure que beaucoup d’autres pays africains ? Elle bénéficie de l’embellie des prix des matières premières. Par-dessus tout, il y a la mise en œuvre des réformes en cours », a indiqué la patronne du FMI, l’institution qui avait suspendu, fin 2012, un précédent programme avec Kinshasa après le refus du régime de l’ex-président Joseph Kabila de publier des contrats de cession des parts de l’État dans des entreprises minières.
Le programme approuvé par le Fonds le 15 juillet dernier portait sur un accord triennal au titre de la Facilité élargie de crédit (FEC) pour environ 1,52 milliard USD. Et la directrice générale du Fonds a rassuré les autorités congolaises que le pays bénéficiera d’une deuxième tranche d’environ 230 millions USD, à la fin de la première revue du programme prévue ce mois.
Le programme « a très bien progressé »
« Ma visite dans ce pays tombe à point nommé, parce que le conseil d’administration du FMI que je préside va pouvoir tenir une réunion le 15 décembre de cette année. Et donc, je pourrais avoir l’occasion de pouvoir parler au cours de cette réunion des progrès que le pays a réalisés dans le cadre du programme avec le FMI. Il y a un autre 1,5 milliard de DTS, en termes d’appui aux réserves de change. Ce n’est pas une dette mais plutôt un appui qui est apporté dans le cadre du renforcement des réserves en devises du pays », a-t-elle expliqué à la presse, après son entretien avec le premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde.
Par ailleurs, la patronne du FMI a insisté sur le fait que le programme « a très bien progressé ». «L’équipe économique du gouvernement a travaillé avec nous », a-t-elle ajouté. Et d’indiquer avoir « eu une discussion très constructive » et « réfléchi sur les résultats des travaux communs » avec le chef du gouvernement congolais.
D’ailleurs, la RDC pourrait bénéficier d’autres appuis financiers sous d’autres formes, comme annoncé par Kristalina Georgieva. « Nous sommes encore en train de mobiliser 100 milliards de dollars auprès des pays ayant une position plus forte pour appuyer les pays avec plus de besoins. Les discussions sont en cours pour que la RDC figure parmi les pays bénéficiaires ».