Le président du comité de gestion du Fonds de développement de la formation professionnelle (FDPF), Joël Nguessan, et son secrétaire général, Ange Leonid Barry Battesty, sont à couteaux tirés. Les faits !
Tout est parti d’informations faisant état de détournements relayées par les médias et les réseaux sociaux, ce qui a conduit la Haute autorité pour la bonne gouvernance (HABG) à instruire l’Inspection générale d’Etat (IGE) à diligenter une mission d’audit et d’investigations.
Selon Joël Nguessan, le rapport d’audit à lui transmis démontre qu’il y a eu effectivement des actes de mal gouvernance et des dysfonctionnements graves dans la gestion administrative, financière et comptable. A la suite de ce rapport – qui révèle, apprend-on, un montant de 3,79 milliards de FCFA dépensés et non justifiés – , une réunion extraordinaire du comité de gestion s’est tenue le 17 août 2021, et portait essentiellement sur l’analyse du document produit par l’IGE. Sur un total de 12 administrateurs que compte l’instance de gestion du FDFP, relève son président, 8 étaient présents, et « le quorum était atteint ».
« Ensemble, nous avons décidé que sous 48 heures, chaque collège représenté à cette réunion donne ses observations sur le rapport. Ce qui m’a amené à prendre une mesure de suspension à titre conservatoire du secrétaire général et de nommer un nouveau secrétaire général par intérim », affirme Joël Nguessan.
Revirement de situation, les administrateurs du collège des employeurs du FDFP ont, dans un communiqué publié le 24 août, réfuté la thèse du ministre. « Depuis quelques jours, des informations concernant la gestion du FDFP sont diffusées dans la presse et sur les réseaux sociaux alors que les sujets dont il est question ne sont pas d’ordre public. Le collège des employeurs, administrateurs du FDFP, s’insurge contre de telles pratiques qui n’honorent ni leurs auteurs, ni le FDFP et violent les règles de confidentialité qui s’attachent aux débats du comité de gestion », disent-ils. Le collège des employeurs indique, par ailleurs, qu’il ne se reconnait pas dans la décision « unilatérale » prise par le président du comité de gestion de suspendre le secrétaire général et son remplacement par un intérimaire.
Dans un communiqué publié le mardi 23 août, le président de la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire (Cgeci), pour sa part, dit ne pas se reconnaitre dans le communiqué des administrateurs du collège des employeurs. Mais acte la décision de suspension du secrétaire général à titre conservatoire, en attendant que le comité de gestion, à sa prochaine session, entérine ou infirme ladite décision.