Affectée par le rationnement de l’électricité qui a pris fin au début de mois juillet non sans avoir affecté le rendement de plusieurs entreprises, l’économie ivoirienne, qui a rapidement repris la pente, risque d’être à nouveau fragilisée par la situation économique de la Chine. Premier producteur mondial d’électricité en 2019 (27,8 % du total mondial), l’empire du milieu vit une crise sans précédent dans le secteur.
Les conditions extrêmes de la température ont augmenté le besoin dans certaines régions, en ce qui concerne l’électricité pour l’usage de la climatisation et la réfrigération. Alors que la République populaire de Chine a décidé de limiter la production des centrales de charbon, qui produisent également de l’électricité, pour une économie plus verte en 2060, cette situation est plus qu’inquiétante. Car, la sécheresse a affecté la production de l’électricité par les barrages hydroélectriques.
L’Afrique qui dépend fortement de la Chine ces 10 dernières années pourrait en subir également les conséquences. Car, une étude du Fonds monétaire international (FMI) a démontré qu’une baisse de 1% de la croissance de l’investissement intérieur de la Chine est associée à une baisse moyenne de 0,6% de la croissance de l’Afrique. La Côte d’Ivoire est en ligne de mire. Les investissements cumulés des projets concédés aux entreprises chinoises dans le pays avaient franchi la barre de 4,5 milliards de dollars en 2017 et concernaient les secteurs de la construction immobilière, l’alimentation, l’eau potable, le transport, l’énergie. Le stade olympique d’Ebimpé (63 milliards de FCFA), l’extension du port autonome d’Abidjan, la réhabilitation du réseau électrique, la construction du barrage de Soubré et la construction du lycée d’excellence de Grand Bassam ont nécessité le concours financier des Chinois, y compris le projet de réalisation du port sec de Ferkéssedoukou estimé à 254 milliards de FCFA et issus des fonds chinois Complant (China national complete plant import-export Corporation). En outre, une grande partie des importations de la première économie de l’UEMOA émane de la Chine.
Selon une publication de CNN en date du 30 juin, « la pénurie d’électricité pourrait réduire la production dans pratiquement tous les secteurs de l’économie, y compris les industries clés de la construction et de la fabrication. Ces entreprises ont utilisé près de 70 % de l’électricité chinoise l’année dernière, selon le Bureau national des statistiques, et ont été les principaux moteurs de la reprise en 2021 ». Toujours selon CNN, le Bureau national des statistiques du pays a reconnu que la pénurie d’électricité a même contribué à un ralentissement de la croissance de l’activité industrielle en Chine en juin.
Pour le journal américain, la pénurie d’électricité en Chine risque d’aggraver les retards de livraison qui peuvent être ressentis dans le monde entier…Les réductions de production et la perspective de délais de livraison non respectés dans ce pays risquent également de peser sur une chaîne d’approvisionnement mondiale déjà tendue.