Dans une évaluation publiée le 2 avril dans la soirée, l’agence Standard & Poor’s a dégradé la notation souveraine du Maroc de « BBB-/A-3 » à «BB + / B» en justifiant cette réévaluation par la situation budgétaire du royaume chérifien très impactée par la baisse des recettes fiscales due à la pandémie du covid-19 et surtout une forte augmentation des garanties de l’Etat accordées aux entreprises publiques. L’économie marocaine s’est fortement contractée de 6,7% en 2020 et le déficit budgétaire est passé à 7,7% du PIB. Le royaume devrait toutefois rebondir en 2021 avec une croissance attendue à 4,5%.
A noter que Standard & Poor’s n’a fait que rejoindre l’avis de Fitch Ratings qui, en date du 23 octobre 2020, avait fait passer la notation de défaut des émetteurs en devises à long terme du Maroc de BBB- à BB+ avec perspective stable, pointant les impacts de la pandémie du Covid-19 sur l’économie marocaine et les finances publiques et extérieures. En février dernier, Moody’s Investors Service, l’autre membre du big three des agences de notation internationale, avait pour sa part modifié la perspective des notations des émetteurs du gouvernement marocain de stable à négative, confirmant par ailleurs la notation Ba1 des émetteurs marocains et des obligations senior non-garanties.
Dernier pays investment grade dans l’échelle de S&P et de Fitch (Moody’s n’a jamais classé le royaume dans cette catégorie depuis plus de deux décennies) , le Maroc doit voir sa dette nette de l’Etat atteindre 68,5% du PIB en 2021 contre 56,4% en 2019.
En dépit de cette appréciation à la baisse, le Maroc jouit d’un confortable matelas de devises couvrant 7 mois de paiements extérieurs. Ainsi, les réserves de change étaient attendues à 31,3 milliards USD à la fin de 2020 contre 25,3 milliards USD en 2019, stimulées par environ 4 milliards USD d’emprunts publics extérieurs et 3 milliards USD décaissés au titre d’une ligne de précaution et de liquidité (LPL).