Alors que le président du Pastef, Ousmane Sonko, est au tribunal de Dakar ce vendredi 5 mars, ses partisans sortis nombreux dans les rues de Dakar en dépit de l’interdiction de manifester continuent de réclamer sa libération. Aux yeux des militants et adeptes de l’opposant arrivé troisième aux présidentielles de 2019, leur leader, interpellé mercredi pour « manifestation non autorisée et troubles à l’ordre public » alors qu’il se rendait à la convocation du juge accompagnée d’une immense procession, est victime d’une machination politique visant à le disqualifier de la prochaine présidentielle de 2024. Partie d’une affaire de viol suite à la plainte d’une masseuse, le dossier vire au politique et à l’émeute avec des scènes de pillages et des interrogations sur la capacité de l’Etat à restaurer l’ordre.
Interpellé hier sur la question à travers les ondes de la télévision TFM, le préfet de Dakar, Alioune Samb, a averti que «force restera à la loi». L’administrateur a soutenu que malgré les agissements, la situation est bien maîtrisée et que seules 2 des 19 communes de Dakar avaient connu des incidents dans la journée du jeudi. Cependant, même si les autorités relativisent la portée des incidents, les dégâts sont palpables. Selon des sources sécuritaires, plusieurs magasins Auchan et stations Total, assimilés aux intérêts français, particulièrement ciblés, ont été détruits lors des manifestations. La presse locale rapporte environ 6 morts depuis mercredi 3 mars.