Désigné par la Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de cacao avec 40%, pour être le premier secrétaire exécutif de l’ « Initiative Cacao Côte d’Ivoire-Ghana », une nouvelle organisation ivoiro-ghanéenne, l’Ivoirien Alex Arnaud Assanvo a des défis à relever.
Dans le quartier des affaires d’Accra où il prendra fonction, ce titulaire d’un master en International Business doit imposer les intérêts des deux grands producteurs que sont la Côte d’Ivoire et le Ghana, en trouvant rapidement une issue heureuse aux planteurs de cacao, en ballotage depuis le lancement de la campagne 2020-2021. Car, le prix (400 US /tonne) qu’ils ont, de commun accord, imposé, semble ne pas être respecté. En réalité ce mécanisme permet de lutter contre la pauvreté des producteurs des deux pays et s’inscrit dans les politiques de l’Initiative.
L’ancien directeur pour la Côte d’Ivoire du groupe chocolatier Mondelez (anciennement Kraft Foods) et auparavant, responsable de la filière cacao chez Fairtrade International, Alex Arnaud Assanvo, a également sur sa table, la problématique des centres d’entreposage. Une ambition des deux géants, en quête d’investissement de près de 696 milliards Fcfa. L’objectif est de faire face à l’instabilité des cours mondiaux en stockant dans de bonnes conditions les fèves qui pourront être par la suite vendues. En Côte d’Ivoire, une perte énorme de la production a été observée entre 2016-2017, la tonne est passée de 3000 dollars à 1900 dollars à cause de la chute des prix. Pour ce faire, le pays a affiché le besoin d’un centre d’une capacité de 250.000 tonnes pour la régulation, l’approvisionnement et l’indépendance des cours mondiaux. Cette situation soulève également la problématique de la durabilité du cacao. Le premier secrétaire exécutif de « Initiative Cacao Côte d’Ivoire-Ghana » pourrait être très à l’aise sur ce point surtout qu’il a participé à de nombreux projets de développement du secteur sur le thème de la durabilité en Afrique lorsqu’il est passé chez la Gtz (devenue aujourd’hui Giz).
Les chantiers sont énormes et exigent un travail de résilience, avec aussi l’impact de la Covid-19 qui vient s’y ajouter : Méventes des fèves, non-respect du Différentiel de revenu décent (Drd), brouille entre producteurs et industriels, conflits entre négociants et industriels, sans oublier la maladie de swollen shoot qui refait progressivement surface, etc. Mais, le choix d’Alex Assanvo semble judicieux. Pour son expérience dans le domaine, d’autant plus qu’il est aussi président du comité Durabilité de Caobisco, une association des industries de la chocolaterie, biscuiterie, biscotterie et confiserie de l’Union européenne, basée à Bruxelles. Un titre qui pourra servir de pont entre industriels, chocolatiers du nord et les producteurs du sud, dans une sorte de partenariat gagnant-gagnant. Tout en respectant le nouveau mécanisme de fixation des prix planché du cacao à 2. 600 dollars (environ 1,3 millions Fcfa), décidé par le Conseil café-cacao (Côte d’Ivoire) et la Cocoa Bord (Ghana).