En RD Congo, le déficit du compte du Trésor public de 115,5 milliards CDF (60, 59 millions USD au taux indicatif bancaire de 1906 FC le dollar américain) de juin 2020 a été couvert par les Bons du Trésor et les réserves de change. La Banque centrale du Congo (BCC), qui a donné l’information à l’issue de la 6ème réunion du Comité de politique monétaire vendredi 10 juillet 2020 à Kinshasa, n’a pas précisé le niveau des dépenses et des recettes publiques.
« L’exécution des opérations financières de l’État au mois de juin s’est clôturée par un déficit de 115,3 milliards de CDF. Ce déficit a été couvert par les émissions des Bons du Trésor à hauteur de 11,7 milliards CDF, la différence provenant des ressources tirées de l’appui budgétaire du FMI », a-t-elle indiqué dans son communiqué. Depuis mai 2020, le gouvernement congolais a opté pour l’exécution des dépenses sur base caisse et de couvrir les éventuels déficits budgétaires uniquement par les émissions des Bons du Trésor ou par le fonds du FMI destiné à appuyer le budget national.
Le Comité de politique monétaire a encouragé le gouvernement à poursuivre la gestion avec des dépenses publiques sur base caisse, aux fins de contribuer significativement au retour de la stabilité sur le marché de change et, par ricochet, sur celui des biens et services. La dépréciation du franc congolais et l’inflation sur le marché des biens et services sont consécutives, notamment, au recours à la planche à billets pour financer les déficits budgétaires enregistrés pendant les quatre premiers mois de l’année 2020. En plus, trois autres facteurs ont accentué les pressions sur le marché de change et celui des biens et services. Ce sont : 1. La rétention des devises par les opérateurs économiques pour motif de précaution en situation de confinement décrété par les pouvoirs publics face au covid-19 ; 2. Les difficultés d’importation des devises par les banques commerciales ; 3. La baisse des cours des matières premières qui s’est accompagnée d’une diminution de l’offre de devises.
Un commentaire
Merci pour cette information. Mais je suis dubitatif quant à la qualité de la formulation du titre. En effet, les réserves de changes dont il est dit qu’elles auraient permis de couvrir une partie du déficit public ne servent pas à combler un tel gap des opérations financières de l’Etat. Elles constituent plutôt un matelas qui pourrait servir d’amortisseur en cas de choc (extérieur a priori). C’est ainsi qu’elles sont exprimées en monnaie étrangère ou en semaines ou mois d’importation.
Je me dis que l’idée était de souligner que le déficit a été financé, en grande partie, par le recours aux appuis budgétaires obtenus du Fonds Monétaire International. Ce qui est une bonne chose, comparativement à la période où le financement monétaire était la solution à la portée des autorités. Mais avec la décision de renforcer le dispositif de gestion sur base caisse, cette possibilité (avances au Trésor), du reste interdite (cf. Loi organisant la Banque Centrale du Congo), est délaissée au profit d’un recours au marché via l’émission des bons du trésor.
Quoi qu’il en soit, les autorités ont avantage à soutenir l’activité économique en amont, de manière à booster la croissance, source de recettes et de devises par les exportations. En outre, le retour à la stabilité sur le marché des changes encouragera les opérateurs économiques à souscrire, via leurs banquiers, aux bons du trésor, dans une dynamique de retour de la confiance.