Sans la mise en place de système d’entreposage fiable, il ne peut avoir de Bourse des matières premières (Bmpa). C’est pourquoi le directeur général de la Bourse régionale des valeurs mobilières (Brvm), Dr Edoh Kossi Amenouve et le directeur général de l’Autorité de Régulation des Récépissés d’Entreposage (Arre), Pr Justin Koffi, ont signé, ce mercredi 26 février, à Abidjan, un mémorandum afin d’accélérer le processus d’exécution du projet de Bourse des matières premières agricoles de Côte d’Ivoire (Bmpa).
Pour le directeur général de la Brvm, les pertes post-récoles en Afrique sont estimées à 48 milliards dollars et représentent 37% de la production agricole, ce qui est plus que l’aide alimentaire reçue par le continent. «En Côte d’Ivoire, ce sont 40% en moyenne de pertes post récolte qui sont enregistrées chaque année selon des sources du ministère de l’Agriculture et du Développement rural », a poursuivi Dr Edoh Kossi Amenouve. Qui ajoute que ce dysfonctionnement conduit à une instabilité des revenus et constitue un frein à la croissance, pour les pays en développement, surtout ceux dépendants des produits agricoles, d’où cet accord de coopération.
En effet, ce partenariat se décline en quatre axes. A savoir la mise en place d’un cadre institutionnel de coopération entre l’Arre et la Brvm/Bmpa ; l’identification, l’évaluation et l’exploitation des synergies et de la complémentarité entre les Acteurs de la Bourse des matières premières agricoles ; la négociation des Récépissés d’entreposage sur le système de négociation de la Bmpa pour favoriser leur financement et la construction d’un Marché agricole organisé autour du Système de récépissé d’entreposage (Sre) et de la Bmpa répondant aux ambitions de l’Etat Ivoirien et conforme aux standards internationaux.
Dans sa quête de création d’un marché des matières premières organisée et de standard international, le directeur général de l’Arre a indiqué que le système d’entreposage est un levier pour la transformation de l’économie ivoirienne, au sens où il va contribuer à la mise en place de solutions de stockage fiables et à bas coûts, qui pourront réduire les pertes postes récoltes. Selon lui, c’est en prélude à la mise en place de la Bmpa et dans le but de renforcer les mécanismes de financement des différents acteurs de la chaîne agro-industrielle, que le gouvernement ivoirien a mis en place un Système de récépissés d’entreposage, à travers la loi n °2015-538 du 20 juillet 2015.
« Nous avons une capacités d’entreposage de 50.000 tonnes d’anacarde. Nous sommes capables de fournir à toutes les unités industrielles de transformation 700.000 tonnes. Mais il faut des investissements supplémentaires de 37 milliards Fcfa », explique Pr Justin Koffi. Pour lui l’accroissement des capacités des systèmes d’entreposage est la matérialisation de la vision du Président de la République, pour le développement du monde agricole.