Les dépenses en santé figurent parmi les premiers leitmotiv des transferts de fonds de la diaspora vers le continent africain. Pourtant, ces fonds sont souvent détournés pour d’autres usages alors que les besoins en terme de santé sont bien réels sur le continent. Rudy Casbi
La diaspora africaine, cette «6ème région du continent» comme la surnomme l’Union africaine, est devenue un acteur majeur du développement en Afrique. Avec près de 70 milliards de dollars envoyés chaque année, elle est souvent appelée en renfort pour le financement de besoins de premières nécessités. Selon une étude du CIAN, la France représenterait près de 10 milliards d’euros sur l’ensemble de cette assiette financière. «Les besoins en terme de dépenses de santé sont assez importants. Ils représentent un bon tiers sur l’ensemble des 10 milliards d’euros », explique Elie Nkamgueu, fondateur du Club Efficience chargée de promouvoir l’excellence au sein des communauté afros-européennes. «Pourtant, ces fonds sont souvent détournés vers des dépenses en loisirs. Avec Izikare, la diaspora africaine va pouvoir souscrire à une assurance pour moins d’un euro par jour afin que la famille restée au pays puisse se faire soigner auprès de nos practiciens recensés sur notre plateforme», explique Bertrand Nkengne, fondateur et CEO d’Izikare.
Izikare, une solution panafricaines
Pour son développement, Izikare souhaite impliquer un large spectre des diasporas. «Nous fonctionnons en equity. Chaque membre de la diaspora ou non pourra prendre une part dans Izikare», indique Bertrand Nkengne. Si Izikare séduit, c’est aussi en raison de l’étendue de son réseau. L’entreprise travaille en effet avec près de 900 practiciens, 500 centres de santé et 300 laboratoires et 600 pharmacies basés sur le continent. Grâce à ce réseau, il est désormais possible pour un proche d’un membre de la diaspora de réaliser une télé-consultation sous forme de Chat ou audio/vidéo avec un professionnel de santé depuis un téléphone portable. «Nous avons une équipe de 12 personnes dont la moitié basée sur le continent. Et chaque practicien est repéré et audité par un responsable des opérations. Dans notre board, nous avons un directeur médical Dr Pierre Abadie qui est chirugien et il est chargé d’analyser les méthodes de travail des docteurs basés sur le continent », explique Bertrand Nkengne. Par ailleurs, Izikare a mis en place une grille d’évaluation de satisfaction auprès des clients afin que ces derniers puissent exprimer leurs attentes. Une étape nécessaire pour le développement d’Izikare. Actuellement, la start-up dont l’équipe technique est basée à HEC Incubateur à Station F à Paris, opère au Cameroun, au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire, au Mali et au Sénégal. Et la start-up compte bien déployer son réseau sur l’ensemble du continent africain.
Le principe de la co-émergence sociale
Bertrand Nkengne souhaite également créer un fort impact social avec Izikare. «Nous projetons de créer une fondation en reversant un pourcentage des recettes provenant d’Izikare afin de financer des écoles ou centres sociaux. Il est important d’être partie prenante d’une redistribution des richesses », indique ce fils d’entrepreneur camerounais qui a passé une bonne partie de sa jeunesse au côté d’un père entrepreneur. «Bien que j’ai reçu une formation « Entrepreneurship, Stratégie & Innovation » d’HEC (une école de commerce basée à Paris) et au Babson College ( Boston, USA), je n’oublie pas mes racines car elles m’ont construites. Je peux presque dire que les rudiments du business m’ont été appris par ma famille au Cameroun qui étaient des agriculteurs spécialisés notamment dans l’élevage», explique-t-il. C’est donc animé par cette conscience de co-émergence sociale et économique que Bertrand Nkengne et ses équipes vont tenter d’implanter Izikare dans le paysage des start-ups africaines à succès pour le plus grand besoin de l’ensemble des continentaux.
Un commentaire
Pourvu que ce soit sérieux; on en a déjà vu avec les feyman camerounais….