La diaspora a massivement recours à l’envoi de colis pour les proches restés dans les pays du continent africain. Et face aux coûts parfois onéreux des services proposés, elle n’hésite plus à innover pour trouver des alternatives et rendre plus accessible l’envoi de paquets vers le continent africain. Ousmane Gueye – WIP La Nouvelle Afrique
A 36 ans, Patrick Olongo est un entrepreneur camerounais fier du chemin parcouru. Ce diplôme en ingénierie a débarqué à Lille il y aune décennie. Aujourd’hui, il est devenu le fondateur de «GoHappyGo», basé au « World Trade Center » de Lille, dans le nord de la France. «Nous avons crée une plateforme collaborative entre particuliers pour envoyer et transporter des colis à l’international», indique-t-il. Puis il poursuit: « Cela s’articule autour de deux services. Le premier ClassicGo consiste à faire envoyer son colis par un voyageur pour une destination où est localisé le destinataire final du coli. Et le second GOandGO revient à faire enregistrer son excédent de
bagages auprès d’un autre passager du même vol pour la même destination», conclue-t-il.
S’il s’est lancé dans l’aventure ‘GoHappyGo’, c’est parce qu’il a vécu toutes les tracasseries liées à l’envoi et la réception de colis et autres documents par voie postale ou aérienne vers l’international. «Un jour, envoyant une attestation d’hébergement à un cousin au Cameroun qui voulait un visa pour se rendre en France, j’ai déboursé beaucoup d’argent pour ce genre de prestation», indique-t-il. Puis il poursuit: «je devais payer 88 euros pour l’envoi de l’attestation alors que la lettre ne pesait pourtant que 50 grammes !» Le circuit traditionnel des grands transporteurs de fret est cher. Il faut alors compter sur les connaissances qui se rendent au pays et parfois cela s’avère compliqué en
l’absence d’une plate-forme en ligne qui assure les mises en relation. «Avec autant de diasporas, le marché est exponentiel », estime Patrick Olongo pour qui la sécurité et le professionnalisme de son service sont les maîtres-mots de son système de fonctionnement.
La sécurité: mère des batailles
Dans les aéroports du monde entier, la sécurité est devenue un enjeu majeur en raison du risque terroriste et de la multiplication de produits illicites. « Nous avons mis en place une procédure de mise sous séquestre des sommes payées ainsi qu’un système de code de réservation permettant la vérification de l’identité des personnes concernées», explique-t-on du côté de la direction de GohappyGo. «L’authentification des numéros de téléphone et des adresses mail avec des codes de validation constituent de solides verrous contre les piratages ou captations de données relatives à la vie privée des utilisateurs», explique Monsieur Olongo.«Un système de garantie a ainsi été mis en place en cas de perte, de détérioration ou de vol du colis. Mais pour éviter d’en arriver là, des préalables sont scrupuleusement respectés.
Ainsi, après la réservation et la confirmation par mail et téléphone, le colis est d’abord vérifié. Ensuite, le transporteur se prend en photo avec l’expéditeur du colis», affirme-t-il. Si des dysfonctionnements sont observés, une garantie prenant la forme d’une assurance-colis avec une protection juridique prend effet avec notre partenaire AXA. Si la sécurité est un élément prépondérant, la question du prix n’a cependant pas été écartée. La tarification est fixée librement par chaque voyageur. «Elle se fait à l’euro/kilo. Aujoud’hui, il faut compter sept
euros par kilo pour la distance Paris-Abidjan». Ainsi, la plate-forme compte atteindre la barre des 500 transactions par jour dans les 12 prochains mois.
GoHappyGo : Objectif Afrique
Afin de développer au mieux sa stratégie à l’international pour accroître son business, GoHappyGo axe sa stratégie sur une meilleure sensibilisation des clients concernant la sécurité des bagages et autres colis. «Cela passe par des rencontres avec les voyageurs, dans les aéroports, un week-end
par mois et sur les réseaux sociaux. Une bonne partie du budget est dédiée à ces activités, mais le montant reste confidentiel», dit-on auprès de la direction de GohappyGo.
C’est aussi l’occasion pour GoHappyGo de convaincre ses potentiels clients du la valeur ajoutée de sa start-up. Les activités de sensibilisations des voyageurs dans les aéroports sont reconduites pour l’autre service dénommé «GOandGO ». Il s’agit de faire embarquer les excédents de bagages par un autre voyageur prenant le même vol. Récemment, certains passagers à l’aéroport de Zaventem, en Belgique, ont été «agréablement surpris» de voir ce service désormais disponible. Un succès qui devrait être amplifier par la densification du trafic aérien mondial. Cette tendance devrait permettre à GoHappyGo de voir son carnet de commandes prendre de l’épaisseur dans les prochaines années via la plateforme.
Un commentaire
Bonjour comment allez vous ? Juste que je suis fan