Le taux de bancarisation strict (qui mesure le pourcentage de la population adulte détenant un compte dans les banques, les services postaux, les caisses nationales d’épargne et le Trésor) dans les pays de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA,) a faiblement progressé de 2,9 points de pourcentage au terme de l’année 2018 comparé à l’année 2017, selon les données de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO).
Ce taux de bancarisation est ainsi passé de 16,4% en 2017 à 19,3% en 2018.Tout en reconnaissant la faiblesse du taux de bancarisation strict, l’institut d’émission avance que les récentes initiatives des Autorités de l’UEMOA, notamment l’aménagement du cadre réglementaire favorable à une diversification de l’offre de services bancaires, devraient contribuer à l’amélioration de la bancarisation dans l’Union.
Le taux de bancarisation le plus élevé a été observé au Togo (26,8%), suivi du Mali (23,3%), du Bénin (22,5%) et de la Côte d’Ivoire (21,6%).Le Niger, en revanche, affiche un taux de bancarisation strict de 5,8%.
En termes de progression par pays, le taux de bancarisation strict a augmenté de 10,7 points de pourcentage au Mali. Cette performance s’explique principalement par le nombre de comptes Xpress ouverts auprès de Ecobank Mali. Suivent la Côte d’Ivoire et le Togo avec des taux de bancarisation strict progressant respectivement de 4,4 points de pourcentage et 2,5 points de pourcentage.
La hausse du taux de bancarisation strict dans l’UEMOA est essentiellement imputable à l’augmentation de 26,0% du nombre de particuliers titulaires de comptes auprès des banques, au cours de la période sous revue. En effet, ce chiffre est ressorti à 11.698.717 en 2018 contre 9.286.594 en 2017, faisant passer le taux d’utilisation des services bancaires à 17,0% en 2018 contre 14,0% en 2017.
Les caisses nationales d’épargne et les services financiers postaux, avec respectivement 1.188.384 et 404.875 particuliers titulaires de comptes contribuent modérément à l’inclusion financière des populations.
Concernant le taux de bancarisation élargi (TBE), qui évalue le pourcentage de la population adulte titulaire de comptes dans les banques, les services postaux, les caisses nationales d’épargne et le Trésor, auquel s’ajoute celui des détenteurs de comptes dans les institutions de microfinance, il a progressé de 5,3 points de pourcentage, passant de 35,8% en 2017 à 41,1% en 2018.
Le taux le plus élevé a été enregistré au Togo (85,4%), suivi du Bénin (68,7%), du Sénégal (51,9%) et du Burkina (41,3%), qui affichent un dynamisme dans le secteur de la microfinance. Selon la BCEAO, plusieurs politiques et programmes ont été mis en place au cours de ces derniers années, en vue de permettre aux populations traditionnellement exclues du système bancaire de bénéficier des services de microfinance.
La Guinée-Bissau, avec un TBE de 11,8% en 2018, apparaît comme le pays de l’Union ayant réalisé la moins bonne performance en la matière.
Les évolutions les plus significatives sont observées au Togo (+11,7 points de pourcentage), au Mali (+11,1 points de pourcentage), en Côte d’Ivoire (+7,1 points de pourcentage), au Bénin (+5,5 points de pourcentage) et au Sénégal (4,0 points de pourcentage).Selon la BCEAO, elles traduisent les performances enregistrées au niveau des sysèmes financiers décentralisés (SFD), dont le taux d’utilisation des services de microfinance3 est ressorti à 21,7% en 2018 contre 19,4% en 2017.
« Toutefois, souligne l’institut d’émission, les performances sont apparues relativement faibles au cours de l’année 2018, malgré la contribution habituellement forte des institutions de microfinance à l’inclusion financière des populations dans l’Union. » D’après les services de la Banque Centrale, l’utilisation des services de microfinance pourrait être renforcée par l’innovation et l’introduction du numérique dans la conception et la commercialisation des offres de ces institutions, réputées plus proches des populations, notamment en zone rurale.