- La décision du conseil d’administration du FMI permet de décaisser immédiatement environ 22,1 millions de dollars en faveur du Bénin.
- Les résultats du programme ont été très satisfaisants pendant la quatrième revue.
- Pour orienter le ratio d’endettement fermement à la baisse, il est essentiel de maintenir un déficit budgétaire inférieur à 3 % du PIB en 2019 et en 2020, ainsi que de renforcer la gestion de la dette.
Le 21 juin 2019, le conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a achevé la quatrième revue de l’accord triennal en faveur du Bénin au titre de la facilité élargie de crédit (FEC). La décision du conseil d’administration permet de décaisser 15,917 millions de DTS (environ 22, millions de dollars) immédiatement en faveur du Bénin, ce qui porte le total des décaissements au titre de l’accord à 79,585 millions de DTS (environ 110,4 millions de dollars). En achevant la revue, le conseil d’administration a approuvé aussi la demande présentée par les autorités béninois d’une modification des critères de réalisation relatifs au solde primaire de base, au financement intérieur net et à la nouvelle dette extérieure contractée ou garantie par l’État.
L’accord triennal en faveur du Bénin, portant sur un montant de 111,42 millions de DTS (environ 154,6 millions de dollars, ou 90 % de la quote-part du pays lorsque l’accord a été approuvé), a été approuvé le 7 avril 2017 (voir communiqué de presse n° 17/124 ). Il vise à appuyer le programme de réformes économiques et financières du pays, et met l’accent sur le relèvement du niveau de vie et la préservation de la stabilité macroéconomique. À l’issue des débats du conseil d’administration, M. David Lipton, premier directeur général adjoint et président par intérim, a prononcé la déclaration suivante : « Les résultats macroéconomiques et budgétaires obtenus par le Bénin dans le cadre du programme appuyé par le FMI restent solides. Tous les critères de réalisation quantitatifs à fin 2018 et tous les repères structurels ont été observés.
Les mesures macroéconomiques et structurelles énoncées par les autorités sont appropriées pour atteindre les objectifs du programme et les risques entourant l’exécution du programme sont jugés gérables. « Pour assurer la viabilité de la dette, il est essentiel de maintenir le déficit budgétaire en deçà de 3 % du PIB en 2019 et par la suite. Les autorités mettent en œuvre un ensemble ambitieux de mesures fiscales qui est axé sur une réduction des dépenses fiscales. Le déficit devrait ainsi être ramené de 4,0 % du PIB en 2018 à 3,0 % du PIB en 2019.
Les recettes devraient continuer d’augmenter après 2019, notamment grâce à l’exploitation du plein potentiel de la taxe sur la valeur ajoutée et des accises. Un effort supplémentaire sur le plan des recettes permettra de créer un espace budgétaire pour les dépenses sociales et d’éviter de réduire davantage l’investissement public. Il contribuera aussi à la stratégie régionale visant à favoriser la stabilité extérieure au niveau de l’UEMOA.
«La politique budgétaire prudente contribuera à maintenir le ratio de la dette sur une trajectoire fermement descendante. Le ratio dette/PIB devrait baisser en 2019 après cinq années de hausse continue. L’émission d’une euro-obligation en mars 2019 n’augmentera pas la dette, car les autorités ont décidé de réduire l’emprunt intérieur du même montant. L’euro-obligation ouvre la voie à un accès accru au financement extérieur non concessionnel à l’avenir ; elle contribuera à diversifier les sources de financement et ouvrira des possibilités d’allongement des échéances de la dette. Néanmoins, elle pourrait aussi créer de nouveaux facteurs de vulnérabilité qui devront être suivis et atténués avec soin grâce à une stratégie renforcée de gestion de la dette. « Pour promouvoir une croissance vigoureuse et inclusive, il sera important de continuer de s’efforcer à améliorer le climat des affaires, à diversifier l’économie et à investir dans le capital humain. »