Le fonds monétaire international a annoncé dans un communiqué le 13 mars 2019, que la croissance économique de la Mauritanie s’est accélérée en 2018 pour s’établir à environ 3,6%, et qu’elle passera à plus de 6% cette année.
Selon l’institution, la croissance a été engendrée « grâce à la forte performance des secteurs non extractifs, qui ont progressé de plus de 6%, reflétant la diversification progressive de l’économie mauritanienne et la hausse du crédit bancaire », indique-t-elle dans un communiqué. Elle table sur une croissance économique qui pourrait dépasser 6% en 2019, en raison notamment de « la reprise attendue des secteurs extractifs et de la poursuite des performances solides des secteurs non extractifs, malgré les risques exogènes liés à la volatilité des prix des produits de base et aux incertitudes pesant sur la croissance mondiale ».
Et d’annoncer, par ailleurs, un quatrième décaissement d’environ 23 millions USD à la suite de l’examen du Conseil d’administration prévu en mai 2019, dans le cadre du troisième examen du programme de réforme économique du pays soutenu par la FEC.
Le FMI n’a pas manqué de faire des commentaires sur les finances publiques du pays. La banque centrale disposerait des réserves internationales qui ont atteint 919 millions USD à la fin de 2018, informe le communiqué qui précise que le secteur bancaire s’est également renforcé. Le budget de l’année passée a dégagé un excédent considérable en raison des recettes fiscales élevées, des revenus de licences d’exploration et des dépenses en capital financées sur ressources extérieures plus lentes que prévu.
Le fonds estime de même que l’accumulation de la dette a fortement ralenti, et que la dette publique extérieure est tombée à 69% du PIB à la fin de 2018. Néanmoins, une activité économique plus forte a entraîné une hausse des importations entraînant une hausse du déficit du compte courant externe à environ 11% du PIB.
Le programme des autorités mauritaniens prévoit, entre autres, une exécution disciplinée du budget en 2019, des emprunts prudents et une augmentation des réserves internationales en vue d’améliorer la soutenabilité de la dette et de mettre en place des marges de sécurité contre les chocs exogènes, tout en créant un espace budgétaire propice au développement social.
En rappel, l’économie mauritanienne avait traversé deux années de conjoncture très difficile ; la trajectoire de son cadre macroéconomique a connu en 2015 une nette rupture. Supérieur pour la 3ème année successive à 5 % en 2014, le taux de croissance annuel du PIB n’était que de 2% en 2015 et de 1,6% en 2016. En 2017, le taux de croissance a atteint 3,5%.