Le 3 mars n’aura pas été un dimanche comme tous les autres en Algérie. Le président Abdelaziz Bouteflika, 82 ans, devait coûte coûte présenter sa candidature avant minuit, dernier délai légal pour postuler aux présidentielles du 18 avril 2019.
En milieu d’après midi et alors que certains médias affirmaient qu’il a déposé sa candidature , l’homme fort d’Alger n’était pas encore de retour de la Suisse où il subissait une série d’examen médicaux dans les service VIP des Hôpitaux universitaire de Genève (HUG). Pendant ce temps, la rue grondait contre ce cinquième mandat d’un homme malade, qui n’a pas prononcé un discours depuis 2013. Toujours dimanche, alors que le métro d’Alger avait été fermé et les principales artères bouclées, le président annonçait sa déclaration de patrimoine.
Selon le site Tout sur l’Algérie (TSA), Bouteflika a déclaré être propriétaire de biens immobiliers et mobiliers. Soit en tout, une maison individuelle sur la presqu’île de Sidi-Fredj, une maison individuelle et un appartement à Alger. Le président a affirmé disposer de deux véhicules particuliers et a déclaré «n’être propriétaire d’aucun bien à l’intérieur du pays ou à l’étranger».
Ces précisions se faisaient alors qu’une chaîne libanaise ( Al Mayadeen ) estimait que le président était dans une situation critique.
Si jamais le système au pouvoir faisait marche arrière, qui succéderait au président Bouteflika ? Le Général à la retraite Ali Ghediri? Ce haut galonné a déposé sa candidature ce dimanche même devant le conseil constitutionnel.
Pour sûr, le système des généraux fera face aux islamistes, cela même si Abderrezak Makri, le leader du principal parti islamiste du pays, a déclaré qu’il ne sera pas candidat. Quant à Ali Benfils, ancien secrétaire général du Front de libération nationale (FLN principal adversaire du président Abdelaziz Bouteflika lors des présidentielles de 2004 et 2014, il ne se présentera pas non plus, a indiqué un responsable de son parti, l’Avant-garde des Libertés. Il est peu probable que Rachid Nekkaz, 47 ans, l’homme qui a tenté d’être candidat à l’élection présidentielle française, puisse dépasser le stade de l’anecdote.
Au pouvoir depuis 20 ans, Bouteflika ne s’est pas adressé aux algériens depuis cinq ans. Ceux qui soutiennent sa candidature parlent de stabilité. Elu pour la première fois chef de l’État en 1999, puis réélu au premier tour, en 2004 (85 % des voix), en 2009 (90 %) et 2014 (81 %), après la suppression de la limitation constitutionnelle à deux mandats présidentiels, l’homme fort d’Alger parviendra-t-il à rallier la capitale avant minuit?