“Nous sommes une passerelle d’investissement entre
les deux rives de l’Atlantique”
Américaine d’origine nigériane et togolaise, Assana Alio a grandi aux USA dans une famille d’économistes. Désignée en janvier 2017 pour redémarrer Peacock Capital Advisory Group sous la présidence de Magatte Diop (PCA), la jeune économiste estime qu’il est temps de jeter les ponts entre les deux rives de l’Atlantique.
Quels sont les domaines d’intervention de Peacock Capital Advisory Group?
Peacock Capital Advisory Group est une firme de consulting intervenant dans le conseil financier aux Etats et aux organisations. Nous travaillons avec les gouvernements, le secteur privé et les ONG. Notre force reste le conseil en matière de divers instruments
d’ investissements dont les projets PPP. Notre point fort reste le conseil en matière des divers instruments d’investissement dont les projets PPP.
En Afrique de l’Ouest, nous avons trois domaines de concentration: d’abord l’intelligence économique pointue grâce à une équipe multidisciplinaire, sous la supervision d’un
président reconnu dans la banque et la finance, ses domaines de prédilection; prise collectivement, notre équipe cumule 115 ans d’expérience, ensuite le conseil et enfin l’accompagnement.
Je me suis engagée dans ce projet car, à mes yeux, il constitue un moyen de contribuer à l’apport des capitaux en Afrique de l’Ouest. J’ai un intérêt particulier pour le développement économique et social.
Concrètement, quels sont les services que vous proposez aux gouvernements ?
Peacock Capital Advisory Group est une boutique financière qui propose une panoplie de services. Nous accompagnons les Etats dans la conception et la réalisation de leurs projets prioritaires de développement. Il peut s’agir des projets d’infrastructures, de budget ou d’ajustement. Nous contactons les investisseurs américains désireux de pénétrer le marché ouest-africain en leur fournissant le canal d’informations et d’accompagnement nécessaire
pour combler l’écart existant dans ces domaines entre les deux rives de l’Atlantique.
A cet effet, nous organisons la visite des investisseurs en Afrique de l’Ouest, leur montrons les projets prioritaires et les aidons à réaliser leurs investissements avec les gouvernements dans le confort et la sécurité juridique nécessaire à la concrétisation
du business.
Est-ce que Peacock Capital Advisory Group intervient aussi dans les projets de restructuration de la dette, l’une des actualités économiques de l’Afrique de l’Ouest?
Pour le moment, non. Nous avons cependant la capacité de procéder au profilage de la dette des pays et de procéder aux levées de fonds. Mais pour le moment, nous préférons nous concentrer sur les trois domaines que j’ai énuméré tantôt. Nous travaillons avec
les banques dans des projets de gestion d’actifs. Notre crédo est de drainer des
capitaux vers l’Afrique de l’Ouest, une zone caractérisée par un difficile accès aux financements. La capacité d’intervention des banques étant limitée, il me semble judicieux que des services comme les nôtres puissent mobiliser des fonds et les orienter vers les projets économiques africains. Le problème est que nous avons les mêmes investisseurs
en Afrique de l’Ouest: la France, la Chine par exemple mais très peu d’investisseurs américains.
Justement, quelles sont les barrières qui empêchent les investisseurs américains de miser sur l’Afrique de l’Ouest?
Il y en a pas en dehors du risque d’investissement et du fait que nous ciblons, en ce qui nous concerne, les projets d’une taille minimale de 1 à 2 milliards de dollars. Derrière, nous
accompagnons les Etats dans l’exécution du projet. Le fait est que beaucoup d’investisseurs américains ont du mal à appréhender le marché ouest-africain à cause, entre autres, du facteur linguistique. Je pense qu’il est de l’intérêt des Etats et du secteur privé en Afrique de l’Ouest d’élargir la perspective en s’ouvrant aux investisseurs américains.
Quant à nous, nous choisissons les investisseurs en fonction des priorités des gouvernements et non l’inverse. Il est fondamental que l’Etat garde le lead sur les orientations stratégiques de son économie. Nous nous inscrivons dans le schéma tracé par le gouvernement et, dans ce cadre, nous ciblons les projets à fort impact social.
Vous avez débuté vos activités il y a à peine une année. Est-il tôt de vous demander avec quels Etats et entités vous travaillez en ce moment?
Nous intervenons auprès de plusieurs Etats de la sous-région, dans les secteurs de l’Energie et du développement économique et social. A titre d’exemple, je peux citer la Guinée et le Burkina Faso. Le Sénégal reste l’une de nos priorités au même titre que la
Côte d’Ivoire, le Togo, la Mauritanie et la Gambie. Ce que nous apportons d’innovant est l’élimination des lourdeurs bureaucratique et, tant auprès des Etats que des investisseurs, la réduction des manœuvres d’approche et des procédures.
Notre critère de performance reste le temps et la réduction des délais de prise de décision. Nous comprenons parfaitement les attentes des investisseurs américains car nous avons des experts qui travaillent à Wall Street. Nous comprenons aussi les priorités des Etats car nous sommes implantés dans la région. En un mot, nous sommes une passerelle d’investissement entre les deux rives de l’Atlantique.
Quel est votre service proposé aux ONG?
Nous les aidons à approcher les grandes fondations et les investisseurs intéressés par le développement des projets à impact social. Il s’agit d’un travail technique de levée de fonds et de promotion auprès d’une cible identifiée. En clair, avec les ONG comme avec les Etats, le plus important est d’aller au-delà de la mobilisation des capitaux et de voir si, derrière, les projets sont exécutés et l’impact social obtenu.
La finalité de l’investissement est d’induire le développement économique et social en créant des emplois, de l’activité et en rendant les services de base accessibles au plus grand nombre.