Le président de l’assemblée nationale de Côte d’Ivoire, Guillaume Soro, n’est pas au bout de ses peines. Marginalisé lors du dernier congrès du Rassemblement des Républicains (RDR), parti au pouvoir, l’ancien homme fort des Forces Nouvelles a appris l’arrestation pour »complot contre l’Etat » de son directeur de protocole, Kamaraté Souleymane alias Soul To Soul, alors qu’il était en séjour privé à l’étranger.
L’interpellation du Ministre Plénipotentiaire et Directeur du Protocole de l’Assemblée nationale, décidée en haut lieu, est la suite logique de la découverte, en mai 2017, d’une cache d’armes à Bouaké, précisément au domicile du mis en cause, au plus fort de la mutinerie des soldats.
L’enquête diligentée dans le plus grand secret par le ministre de La Défense, Hamed Bakayoko, a soigneusement tenu à l’écart tous les éléments susceptibles de sympathie pour le camp Soro.
Loin de s’alarmer par l’arrestation de son homme de confiance, assimilée à une « amputation sans anesthésie » dans les salons chics de Cocody, Guillaume Soro a fait signer un communiqué sobre par son chef de communication, Touré Moussa. « Monsieur Koné Kamaraté Souleymane a déjà fait la prison en 2000 pour la cause du Président Alassane Ouattara. C’est un homme fort qui saura rester DIGNE », lit-on dans le communiqué. Les experts en communication et en cryptologie étaient partagés, à l’heure où nous mettions sous presse, sur le sens à donner au mot « DIGNE » écrit en Lettres majuscules. Un message implicite adressé à qui de droit ?
Toujours est-il que le communiqué, bien rédigé, atterri en douceur. « Le Président de l’Assemblée Nationale, qui séjourne hors du pays, s’est tenu informé de la situation. Il apporte son soutien à la famille de son collaborateur, appelle les Ivoiriens au calme et à la sérénité et espère que la justice fera librement son travail ».
L’affaire est loin d’être à son épilogue.