Le Sénégal entame un road show à Londres dès cette semaine. L’objectif du ministre de l’Economie et des Finances, Amadou Bâ, est de lever jusqu’à 1 milliard de dollars sur le marché financier international tout en testant le marché sur son appréciation des réformes entreprises par la deuxième économie de la zone UEMOA. «Je pense que le moment est venu pour nous de retourner sur le marché, nous le ferons dans les toutes prochaines semaines et ce sera un Eurobond», avait annoncé le ministre en marge de la réunion sur la zone Franc à Abidjan.
Le Sénégal suit le Ghana, seul pays africain à émettre un eurobond (750 millions de dollars) en 2016 à des conditions jugées sévères. Certes, Dakar présente un profil beaucoup plus académique qu’Accra, confrontée alors à une inflation record, à la chute de la monnaie nationale et des recettes tirées de l’exportation du cacao.
Après les eurobonds de 200 et 500 millions de dollars émis en 2011 et 2014 à des taux respectifs de 9,25% sur cinq ans et 8,75% sur dix ans, (pour des rendements actuels de 4,9% et 5,9% sur le marché secondaire), le pays de la Teranga descendra-t-il sous la barre des 6%? Si l’eurobond de 500 millions de dollars émis en 2014 avait été largement sur-souscrit, il l’avait été à 6,25%, soit, certes, une importante amélioration par rapport aux deux précédentes mais sans parvenir aux mêmes prouesses que la Côte d’Ivoire lors de sa dernière sortie.
L’objectif d’un emprunt en dessous de 6% reste à la portée aux yeux des analystes qui retiennent la forte croissance du pays (entre 6 et 7%) et la bonne tenue des comptes publics. Si tel était le cas, ce serait quasiment un quasi crash test réussi, conforme aux à priori positifs de la part des agences de notation. Moody’s a relevé la note du pays de B1 à Ba3 tout en faisant passer sa perspective économique de « stable » à « positive ». L’agence Standard and Poor’s l’ évalue quant à elle à B+.