Plus d’une année après l’acquisition du Fonds de Garantie des Investissements privés en Afrique de l’Ouest (GARI) par l’African Guarantee Fund (AGF), les initiateurs de ce rapprochement stratégique devaient bien une explication au marché. C’est dans ce cadre que Félix Bikpo, le CEO du groupe AGF et son staff ont fait face à la communauté Financière et économique Sénégalaise, le 1er décembre 2016, dans une tournée qui les conduira dans les principaux marchés de la région. « Notre implication dans le fonds GARI s’explique par la volonté de poursuivre la mission des agences de développement (AFD, BEI, SECO et DEG) dont le mandat était arrivé à terme », a expliqué M. Bikpo.
Il s’agit donc pour AGF, plus que jamais, de mieux affiner sa démarche dans l’accompagnement du financement des entreprises. « L’accès au financement est l’un des obstacles majeurs des PME-PMI », dira celui qui se positionne comme un maillon indispensable entre les banques et les entreprises. Prenant la parole à la suite de M. Bikpo, Franck Agjagba, le tout nouveau DG du fonds GARI, a abondé dans le même sens, explicitant l’ensemble des services offerts par son institution et leurs particularités: « nos produits de garantie sont liquides immédiatement, facilitent la levée de ressources longues, permettant la diversification des sources de financement et le renforcement des fonds propres des PME ».
Prenant la parole à la suite des deux principaux intervenants, Thierno Seydou Nour Sy, DG de la BNDE et vice-président de l’association bancaire locale (APBEF), a relevé la pertinence de l’approche du groupe AGF: « On ne peut pas parler de financement des PME et rester dans le classique. L’absence de garantie a toujours été un frein dans le financement des entreprises. Nous demandons au fonds GARI de continuer cette approche sélective et dynamique des PME. Le fait que la BAD soit dans le fonds GARI est un signe de confiance pour les banques », poursuit M. Sy. La BNDE se fixe comme objectif de consacrer 60% de son financement à la PME. Dans cet élan, les garanties de portefeuille apportées par AGF joueront un rôle dynamique.
Appelé à intervenir, Iba Mbaye, responsable suivi et évaluation au sein de l’ADPM (Agence de développement et d’encadrement des petites et moyennes entreprises), a confirmé que le financement constitue le problème majeur de ces entreprises. « Les exigences liées à la garantie posent problème d’où la nécessité d’avoir des mécanismes de garantie », déclare-t-il rappelant le rôle du FONGIP (Fonds national de garantie des investissements prioritaires) au Sénégal et les axes de synergie établis entre ce mécanisme et l’ADPME. L’introduction prochaine du scoring des états financiers des PME, projet en cours, donnera plus de visibilité aux banques selon M. Mbaye qui insiste aussi sur l’accompagnement non financier comme outil de mise à niveau.
Rappelons qu’en 2016, le groupe AGF a fourni 12.3 milliards de FCFA de garanties au profit d’une trentaine de PMEs sénégalaises. Une collaboration étroite avec le FONGIP donnera sans doute un effet de levier permettant de démultiplier ce volume.