Quel dommage. Le sommet de Dakar était l’occasion idoine pour sortir l’OIF de son statut d’éternel obserrvateur de l’actualité internationale.
Nous tenions -là l’occasion unique de faire descendre ce vieux club des hautes sphères des arts majeurs de la culture selon Malraux à une association économique à but lucratif. Les présidents Alassane Ouattara de Côte d’Ivoire et Ali Bongo du Gabon ont respectivement appelé à une zone economique de libre échange, de circulation des personnes, des biens et des technologies.
Au final, c’est la proposition canadienne des actions palliatives contre les mutilations génitales et les mariages préoces qui l’a emporté au risque de raviver la Françafrique, cette hydre à plusieurs têtes qui pourrait inhiber l’OIF. D’ailleurs, les chroniqueurs présents à Dakar ont eu la sensation d’un nouveau discours de la Baule en entendant François Hollande.
Au lieu d’une communauté economique dynamique créatrice de richesses et de prospérité, la francophonie a préféré se vautrer dans la Cooperation, l’aide et les actions sociales dignes d’une ONG. Timides dans leurs revendications, les pays du Sud n’ont pas pu faire bouger les lignes en faveur d’une libre circulation et de la réciprocité dans le traitement des flux de personnes, de biens et de savoirs.
Il faut le dire, les grands leaders de la Francophonie ont déjà fait leurs choix. La France a opté pour l’Europe avec qui elle partage la monnaie et la libre circulation. Idem le Canada à travers l’Alena. Il serait judicieux et stratégique que l’Afrique construise l’Union Africaine afin de donner à la francophonie un sens et un contenu.