À l’ouverture, lundi 24 juin, du Forum sur les mines organisé par la Côté d’Ivoire en partenariat avec la Banque Mondiale, Daniel Kablan Duncan, premier ministre, ministre de l’Economie et des Finances, a mis l’accent sur les perspectives minières de son pays.
Le regain de vitalité de l’activité minière est perceptible à travers l’intérêt grandissant des investisseurs. En ce moment, 108 permis de recherche sont en vigueur dont 87 pour l’or. Le métal jaune fait aussi l’objet de 5 permis d’exploitation sur un total de 9. En tout, 12 tonnes d’or sont produites annuellement par trois sociétés d’exploitation contre 400 000 tonnes de manganèse.
A noter une production de diamant estimée à 300 000 carats mais réalisée de manière artisanale. La levée de l’embargo sur le diamant ivoirien, décidé à l’unanimité par le Conseil de sécurité, le 29 avril dernier permet, comme l’avait déclaré le ministre de l’Industrie et des Mines, Jean Claude Brou, de compléter la chaîne du système de traçabilité depuis la production jusqu’à l’exportation.
« Le gouvernement ivoirien s’est fixé pour objectif de porter la part du secteur minier dans le PIB de 1% actuellement à 5% en 2020 », rappelle le premier ministre dans son discours d’ouverture.
Dans ce cadre, la Côte d’Ivoire a promulgué un nouveau code minier en mars 2014, remplaçant celui de 1995 et visant à assurer à l’Etat « des revenus adéquats », à garantir aux opérateurs privés » une rentabilité de leur exploitation à travers des incitations appropriées », à assurer aux populations riveraines des retombées socio-économiques et, conclut le premier ministre, à prendre en compte les « évolutions sur le plan environnemental ».
Cette révision qui s’inscrit dans les lignes directrices de « l’Africa mining vision » édictée par l »Union Africaine en 2009 devrait renforcer le secteur minier national dans un contexte de forte croissance. Le taux de croissance du pays a atteint 9,8% en 2012 et 9,1% en 2013. Ce ratio devrait atteindre 10% pour 2014 et 2015.
Ce forum minier qui réunit une dizaine de pays africains abordera, naturellement, plusieurs questions d’enjeu régional et continental comme le cadre minier harmonisé de l’UEMOA, de la CEDEAO et de l’Union Africaine.
Encadré
Les innovations du nouveau code minier ivoirien
-La limitation des superficies des permis de recherche à 400 km2
-L’augmentation de la durée de validité du permis de recherche qui passe de 7 à 10 ans avec une possibilité de renouvellement exceptionnelle de 2 ans, pour tenir compte des métaux de base qui nécessitent des périodes de recherche plus longues.
-l’institution d’une convention minière en phase d’exploitation
-La possibilité pour les opérateurs de mettre en gage ou en hypothèque les titres miniers.
– La part non contributive et non diluable de l’Etat est fixée à 10%. Les participations additionnelles de l’Etat au titre du capital des sociétés d’exploitation se font par négociation. Pour rassurer les investisseurs, cette participation contributive est limitée à 15% en dehors des sociétés d’Etat et des sociétés à participation financière publique majeure. Cependant la part additionnelle de l’Etat n’est pas limitée s’il participe financièrement aux travaux de recherche.