Un tribunal nigérian a ordonné le paiement de 50 millions de nairas (300.000 dollars) de dommages et intérêts et la formulation d’excuses publiques à l’égard de Sanusi Lamido, ancien gouverneur de la Banque Centrale. M. Sanusi a été suspendu le 20 février, quelques mois avant la fin de son mandat à la tête de la banque centrale, peu après avoir demandé des comptes à la Société pétrolière nationale nigériane (NNPC) au sujet de 20 milliards de dollars de fonds publics manquants.
Quelques heures après cette annonce, M. Sanusi, de retour d’un sommet régional au Niger, s’était fait confisquer son passeport par des agents des services de renseignements à son arrivée à Lagos. L’ex gouverneur de la Banque centrale, qui considère que ses droits ont été enfreints, avait immédiatement porté plainte. Les avocats du ministère de la Justice ont déclaré, pour la défense du DSS, que le passeport de M. Sanusi avait été saisi parce qu’il existe des preuves que celui-ci a financé le terrorisme.
L’action de M. Sanusi, qui a remis de l’ordre dans un secteur bancaire au bord de l’implosion et stabilisé la monnaie du pays le plus peuplé et plus gros producteur de pétrole d’Afrique, a été saluée par de nombreux économistes nigérians et étrangers. Mais cela lui a valu, également, de puissants ennemis politiques.
Selon le président nigérian Goodluck Jonathan, M. Sanusi a été limogé pour avoir commis des imprudences en matière de finances, ce que M. Sanusi a toujours nié.