Du 22 au 25 janvier se tiendra en Suisse la 44e édition du Forum économique mondial (WEF) de Davos. Et comme à l’accoutumée, l’événement qui réunit le gratin des dirigeants économiques et politiques de la planète, est précédé d’un rapport sur l’état de santé de l’économie mondiale.
On aurait pu s’attendre à une édition 2014 qui salue le frémissement de la croissance dans les pays industrialisés ainsi que le développement historique de l’économie africaine. Mais les économistes de la station alpine de Davos ont préféré écrire un scénario bien moins optimiste. Sinon alarmiste.
« Le fossé persistant entre les revenus des citoyens les plus riches et ceux des plus pauvres est considéré comme le risque susceptible de provoquer les dégâts les plus graves dans le monde au cours de la prochaine décennie », indique ainsi le rapport annuel du Forum.
Selon cette enquête du WEF, à laquelle ont participé plus de 700 experts mondiaux, les événements météorologiques extrêmes, le chômage, le changement climatique et les cyberattaques viennent ensuite dans la hiérarchie des risques les plus à même « de provoquer un choc systémique à l’échelle mondiale. »
Le rapport cite également les crises budgétaires ou une éventuelle crise de l’eau parmi les risques les plus préoccupants, ainsi que, plus surprenant, le risque grandissant lié à la « dépendance croissante » à l’égard d’Internet. « L’expansion massive des équipements qui y sont reliés rendent le risque de défaillance systémique plus important que jamais en 2014 », avertit le Forum. D’autant plus que suite aux « récentes révélations concernant la surveillance des gouvernements » par l’ancien consultant informatique américain Edward Snowden, « la communauté internationale se montre moins désireuse de travailler conjointement à l’établissement de modèles de gouvernance pour remédier à cette faiblesse », regrette le WEF.
Un manque de coopération qui « pourrait aboutir à une balkanisation de l’Internet », également appelée « cybergeddon», soit une défaillance massive des systèmes informatiques qui aurait des conséquences catastrophiques pour l’économie mondiale. Les pirates informatiques « jouiraient alors d’une supériorité écrasante et les perturbations massives seraient monnaie courante », redoute le Forum.
« Nos vies changent à un rythme sans précédent. Les transformations à l’oeuvre dans l’économie, l’environnement, la géopolitique, la société et la technologie offrent des opportunités sans pareil mais les interconnections entre elles entraînent également une augmentation des risques systémiques », estime Klaus Schwab, le fondateur et président exécutif du Forum économique mondial.
L’Afrique est prévenue. Le continent qui est à l’aube de l’explosion d’Internet sur son sol doit prendre en compte et intégrer les mises en garde du WEF. En matière d’Internet comme dans tout, il a en effet tout intérêt à jouer la carte de la coopération panafricaine pour doter l’Afrique d’un outil de communication numérique fiable, efficace et sûr qui accompagnera son développement avec des risques maîtrisés.