L’amnésie du marché s’est encore vérifié avec le nouveau sacre de Bob Diamond. L’ex patron de Barclays, tombé il y a tout juste un an suite au scandale des manipulations des taux du Libor, a réussi à lever 325 millions de dollars à la Bourse de Londres, bien plus que l’objectif des 250 millions de dollars affiché il y a une semaine. Et Ecobank dans tout cela?
Un véritable coup de maître puisque Bob Diamond n’a misé dans l’affaire que 20 millions de dollars. Idem pour son partenaire, le jeune milliardaire Ashish Thakkar (32 ans). La structure qui sera constituée suite à cette levée de fonds, Atlas Mara, sera cotée à la Bourse de Londres. La gestion est quant à elle assurée par Arnold Ekpe, ancien patron du groupe Ecobank et, surtout, son tout premier actionnaire physique. Cette double qualité de M. Ekpe suscite des interrogations légitimes surtout quand on sait que l’objectif de Bob Diamond est d’utiliser le levier ainsi constitué pour acquérir une banque, « un établissement de services financiers soit entièrement en Afrique, soit y ayant une présence substantielle », comme le lit-on dans le prospectus distribué aux investisseurs. Ce n’est pas encore le portrait d’Ecobank mais ça a tout l’air de l’être. Dans les faits, Bob Diamond n’a montré en public aucune préférence pour la banque panafricaine confrontée plutôt aux appétits de Nedbank. A moins que monsieur Ekpé qui avait noué la transaction Ecobank-Nedbank ne la dénoue au profit de son nouvel allié en mettant dans la chandelle son expérience et ses stock options dont les modes d’attribution n’ont jusqu’ici jamais fait l’objet d’un débat sur la place publique. Dans tous les cas, Bob Diamond aura besoin de plusieurs feux verts, notamment nigérian (il a été récemment vu à Lagos) mais aussi multilatéral (la SFI, actionnaire d’ETI à hauteur de 16%).
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