Le pays du jasmin est le deuxième bénéficiaire des concours de la BAD, juste derrière le Maroc et devant l’Egypte. La Banque qui s’apprête à rejoindre son siège statuaire à Abidjan n’a pas dit au revoir à la Tunisie.
TUNIS-BELVÉDÈRE, Tunisie, 19 novembre 2013. Depuis 1964, année de création de la Banque africaine de développement, notre histoire se mêle à celle de la Tunisie, membre fondateur de notre institution. En près d’un demi-siècle de collaboration, nous avons apporté un soutien sans faille au pays. La preuve par les chiffres : la Banque y a conduit 120 opérations de 1968 à 2013, d’un budget total de plus de 13 milliards de dinars tunisiens, faisant ainsi de la Tunisie le deuxième bénéficiaire historique de l’institution.
Depuis toujours, la Banque multiplie les actions en faveur de la Tunisie et des Tunisiens. Nous avons œuvré à améliorer les conditions de vie des populations les plus vulnérables et les raccorder aux réseaux d’eau potable et d’assainissement notamment ; à entretenir le bon état des routes et en bâtir de nouvelles pour favoriser la mobilité des Tunisiens ; à réduire le chômage et les disparités régionales, en mettant l’accent sur les régions défavorisées du centre et du sud. Grâce à l’intervention de la BAD, près de 450 000 emplois et 10 000 micro-entreprises ont ainsi été créés dans le pays, un millier d’enseignants embauchés, 3 700 km de routes ont été bâties ou réhabilitées, 10 000 personnes formées et recrutées pour la maintenance du réseau routier, 655 000 autres sont désormais raccordées à l’électricité, plus de 1 million de Tunisiens en milieu rural ont vu leurs conditions de vie s’améliorer. Ces résultats ont pu être obtenus en partie grâce à nos financements, à nos prestations de conseil et assistances techniques, qui ont doté la Tunisie des moyens de conduire les réformes et les programmes de développement des infrastructures et des services publics dans les régions.
Nous avons travaillé à assurer l’avenir du développement du pays et à bâtir une économie à plus haute valeur ajoutée, pour l’aider à entrer de plain-pied dans l’économie mondialisée. Pour ce faire, nous avons appuyé la mise en œuvre de réformes et les investissements, tant publics que privés, afin de poser les jalons d’un modèle économique et social propice à la création d’emplois et à l’innovation. Nous avons également encouragé le développement des infrastructures et du capital humain, pour que le secteur privé puisse pleinement s’épanouir en Tunisie et maintenir un niveau d’investissement ambitieux.
Notre attachement ne s’est pas démenti, en 2011, dans la foulée ce que l’on appelle désormais le “printemps arabe”, qu’a enclenché la Tunisie. Bien au contraire, nous avons redoublé d’efforts au lendemain de la révolution. En étroite concertation avec les nouvelles autorités du pays et la société civile, et soucieux de faciliter la transition, nous avons révisé notre stratégie d’intervention, désormais plus flexible et plus proche des nouvelles réalités tunisiennes. Premier partenaire financier de la Tunisie depuis 1968, nous avons encore renforcé nos actions pour aider le pays à surmonter les nouveaux défis auxquels il est confronté. Depuis le 14 janvier 2011, la BAD a formulé pour 2,4 milliards de dinars tunisiens de nouveaux projets et programmes, la Tunisie bénéficiant toujours du deuxième portefeuille actif de notre institution. Avec une centaine de nos professionnels impliqués dans les opérations du pays, nous avons également accéléré la mise en œuvre de nos projets existants, en décaissant plus de 2,8 milliards de dinars depuis janvier 2011, pour soutenir l’investissement et les programmes de développement dans le pays. Ceci s’est traduit par la mise en œuvre – entre autres exemples – de plusieurs projets de développement agricole intégré à Gafsa et à Kairouan, voués à créer des emplois pérennes en milieu rural. Nous avons également financé un programme d’alimentation en eau potable des zones rurales, permettant ainsi aux populations les plus démunies de bénéficier de ce service public primordial. L’autoroute ralliant Gabes à Ras Jedir, un projet routier de grande envergure que nous finançons, aidera à désenclaver davantage encore les régions qu’elle traverse, outre la création d’emplois immédiats durant la phase de construction. Nous pourrions aussi mentionner l’initiative Souk At-tanmia, dont les dons financent les projets innovants de jeunes entrepreneurs, pour donner leur chance aux jeunes et brillants Tunisiens qui fourmillent d’idées. Nos prestations de conseil, quant à elles, ont été renforcées, afin d’accompagner la formulation des politiques publiques, et nous avons été rechercher de nouveaux financements pour démultiplier notre impact. Et, en mai 2011, pour mieux faire entendre la voix et les besoins de la région auprès de la communauté internationale, la Banque a rallié le Partenariat de Deauville du G8 et du Conseil de coopération du Golfe, et pris les devants pour coordonner les instances financières internationales impliquées, en créant un secrétariat tournant ad hoc, qu’elle a abrité durant sa première année d’existence.
Depuis dix ans, nous avons noué avec vous, Tunisiens, une relation particulière. Car c’est ici, en Tunisie, que la Banque a élu domicile en 2003, à la suite des événements en Côte d’Ivoire. A l’heure où nous préparons le retour de la BAD à son siège originel à Abidjan, soyez sûrs que nous demeurerons à vos côtés, au côté de la Tunisie, pour accompagner la transition vers un nouveau modèle de développement, que tous les Tunisiens appellent de leurs vœux.
Aujourd’hui, nous travaillons activement à redéfinir, avec les autorités et la société civile, notre stratégie d’intervention en Tunisie pour les prochaines années. Afin de continuer à répondre de façon forte aux importants défis de développement que les Tunisiens ont mis en exergue en 2011, nous poursuivrons notre soutien à la transformation économique du pays, en travaillant à optimiser le climat des affaires et à promouvoir l’innovation, préalables nécessaires à la création d’emplois pour les jeunes diplômés. En parallèle, nous aiderons les autorités à améliorer la qualité des services publics, ainsi qu’à favoriser l’accès à l’emploi dans les régions défavorisées. Pour ce faire, une équipe spécifique de la BAD sera pleinement mobilisée.
Pour finir, je voudrais insister sur le fait que la BAD est votre institution, celle de tous les Africains, votre porte-voix au sein du concert des nations. Nous continuerons, outre notre engagement concret sur le terrain, à jouer le rôle d’intermédiaire pour obtenir de nouveaux investissements et assurer le développement économique et social de la Tunisie. Pour une croissance qui profite à tous les Tunisiens.
SOURCE Groupe de la Banque africaine de développement (BAD)